Guinée: elle abandonne le journalisme et se consacre au perlage

Le 10/06/2023 à 09h57

VidéoDes perles, des tissus, des casquettes pour se protéger des rayons du soleil... autant d’objets fabriqués avec subtilité et passion par Hadjiratou Bah. Une passion devenue gagne-pain.

Hadjiratou Bah, est une journaliste qui a décidé de se réinventer dans le perlage. Cette jeune créatrice guinéenne, âgée d’une trentaine d’années, est aujourd’hui adoubée par le milieu de la mode et de l’art. Pour Le360Afrique, elle revient sur les raisons de sa reconversion professionnelle.

Son but, vivre sa passion, faire ce qu’elle aime, aider les personnes vulnérables et les enfants déscolarisés, protéger les personnes fragiles contre toute agression extérieure... à l’image de la communauté albinos, dont elle fait partie, trop souvent exposées aux rayons du soleil.


Parlant justement des rayons du soleil, Hadjiratou revient sur les raisons qui l’ont poussée à se détourner du journalisme: «Avant de me lancer dans le perlage, laissez-loi vous rappeler que d’abord j’ai fait dix ans dans le journalisme, mais j’ai arrêté le terrain en raison des impacts des rayons Ultras Violets sur ma peau. D’abord, ce n’était pas pour vendre que j’ai entamé cette nouvelle carrière, c’était pour moi-même et pour faire ce que j’aime. Plus tard, c’est le voisinage qui est venu me solliciter en me disant que c’est joli ce que je fais. Certains voulaient une pochette selon des modèles dont on m’envoyait les images», témoigne-t-elle, assise derrière son stand lors du festival des arts et du rire de Labé.

Ainsi, après une formation à distance de quatre jours, elle se met à la tâche, fait appel à son ingéniosité pour réaliser des produits uniques: «Lorsque j’ai eu cette formation de quatre jours en ligne, je me suis inscrite car cet apprentissage me donnera le double ou le triple de ce que je gagne et ce pendant toute ma vie» poursuit-elle.

Aujourd’hui, Hadjiratou, à la peau fragile, essaie de se perfectionner afin de mieux maîtriser cet art. Elle travaille seule, élargit son horizon et son business. Elle se lance dans le digital, forme des jeunes: «En décembre 2021, j’ai créé ma page Facebook et mis mes premiers articles. Je vends aussi en ligne. Il y a des amis qui ont mis à ma disposition leur local pour éventuellement vendre mes produits et dispenser mes formations et la mienne aussi. J’ai eu à former un groupe de dix personnes pour le moment» explique-t-elle

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 10/06/2023 à 09h57