Ces derniers mois, la junte au pouvoir en Guinée a retiré leurs permis d’exploitation à des dizaines de sociétés minières étrangères et locales dans le pays actives dans la bauxite, l’or, le fer ou encore le diamant, dans ce qui s’apparente à une opération d’assainissement.
En mai dernier, le gouvernement avait annoncé retirer à des dizaines de sociétés minières leurs «permis de recherche» ainsi que les permis «d’exploitation de carrières» d’autres entreprises, dans des arrêtés gouvernementaux lus à la télévision nationale.
L’entreprise Axis, qui exploitait la «deuxième plus grande mine de bauxite en activité du pays, dont les réserves prouvées s’élèvent à plus de 800 millions de tonnes», réclame 28,9 milliards de dollars à la Guinée dans une procédure déposée auprès du Centre international pour le règlement des différents relatifs aux investissements (CIRDI), une organisation de la Banque mondiale basée à Washington.
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«Axis International a déposé cette demande d’arbitrage après de multiples tentatives de règlement amiable ignorées par le gouvernement de Conakry», indique le communiqué de presse.
Cette société basée aux Emirats arabes unis, qui exploitait une mine de bauxite depuis 2020, conteste que la mine était non opérationnelle ou sous-exploitée comme cela lui était reproché.
Le général Doumbouya, arrivé au pouvoir par la force après avoir renversé en septembre 2021 le président civil Alpha Condé, a fait de l’exploitation des ressources minières l’une de ses priorités.
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Son gouvernement a lancé en grande pompe en novembre l’exploitation du gisement de fer de Simandou (sud-est), l’un des plus importants au monde et qui devrait générer d’importants revenus.
La Guinée, pays d’Afrique de l’Ouest doté d’un riche sous-sol, est considérée comme l’un des premiers producteurs mondiaux de bauxite, utilisé pour la production de l’aluminium. Elle possède aussi des gisements de fer, de diamants, d’or et d’uranium.
Mais les retombées de leur exploitation sont notoirement inéquitables, profitant largement aux compagnies et peu à la population.
Les experts invoquent l’insuffisance des investissements dans le développement d’un tissu économique local, le manque d’infrastructures primordiales comme les routes, une corruption réputée endémique ou encore les lacunes des textes en vigueur.




