Ces contrats donnent à DP World le droit de gérer exclusivement quatre des 12 postes d’amarrage du port, l’un des plus important du continent, et d’en exploiter quatre autres en partenariat avec l’Autorité portuaire tanzanienne (TPA).
Des évaluations seront menées tous les cinq ans, a précisé le directeur général de la TPA, Plasduce Mbossa.
Ces contrats font suite à un accord intergouvernemental signé l’an dernier visant, selon le gouvernement tanzanien, à améliorer la productivité des 80 ports officiels du pays, à travers la cession d’activités à l’un des principaux opérateurs portuaires mondiaux, propriété du gouvernement émirati.
La ratification de cet accord par le parlement en juin a suscité une vive contestation. Ses détracteurs dénoncent «un abandon de souverainet», selon les mots du président du principal parti d’opposition (Chadema), Freeman Mbowe.
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«Nous avons pris en compte les points de vue de différents groupes avant de signer ce contrat», a déclaré la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan, lors de la cérémonie de signature.
L’intervention de DP World devra permettre notamment de réduire les temps de déchargement et de développer les échanges avec les pays voisins enclavés (Rwanda, Burundi, Zambie, Malawi...), a-t-elle estimé.
Le PDG de DP World, Sultan Ahmed ben Soulayem, a déclaré que cette concession permettra de «transformer le port de Dar es Salaam en une installation de classe mondiale», promettant plus de 250 millions de dollars d’investissement (236 millions d’euros) lors des cinq prochaines années.
Un temps opposés à cet accord, le leader du parti d’opposition ACT-Wazalendo, Zitto Kabwe, et le chef de l’Eglise catholique tanzanienne, Charles Kitima, ont assisté à la signature des contrats.
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«Certaines de nos propositions ont été prises en compte», a expliqué ACT-Wazalendo dans un communiqué, ajoutant: «nous insistons toujours pour que le contrat soit rendu public».
Amnesty International avait dénoncé en août des arrestations d’opposants au projet, affirmant que 24 personnes avaient été arrêtées, certaines relâchées, depuis juin pour avoir critiqué cet accord.
L’un d’entre eux, l’avocat et militant Rugemeleza Nshala, avait annoncé en juillet avoir été contraint de fuir le pays après avoir fait l’objet d’intimidations et de menaces de mort.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2021, Samia Suluhu Hassan a affiché sa volonté de rompre avec la politique autoritaire de son prédécesseur John Magufuli, à travers un certain assouplissement des libertés politiques mais aussi l’ouverture aux investissements économiques étrangers.
DP World est l’un des principaux opérateurs portuaires mondiaux, exploitant plus de 60 ports et terminaux à travers le monde, selon son site internet.