Les pluies au Maroc donnent la fièvre aux prix des légumes en Mauritanie

Des oignons importés du Maroc vendus au niveau du marché marocain de Nouakchott.

Le 02/11/2024 à 16h20

VidéoLes pluies enregistrées ces dernières semaines au Maroc, combinées aux inondations dans la vallée du fleuve Sénégal (au sud de la Mauritanie), provoquent une forte poussée des prix des légumes au niveau du marché «Marocain » de Nouakchott, selon les témoignages concordants des vendeurs et des consommateurs.

Après une longue période d’accalmie sur les prix, grâce à un bon approvisionnement du marché à partir des importations en provenance du Maroc et des légumes produits dans la vallée du fleuve Sénégal, au Sud de la Mauritanie. Oignon, pomme de terre, carotte… affichent des prix nettement au dessus de la norme.

Maatala ould Sidi, vendeur de légumes, explique que tout son stock est constitué de produits venus du Maroc. Il constate une hausse généralisée du prix des légumes imputable aux dernières précipitations enregistrées au Maroc. Ces pluies sont à l’origine du ralentissement du rythme d’approvisionnement du marché de Nouakchott en légumes. Il faut dire que les fortes pluies tombées dans certaines zones agricoles mauritaniennes posent des problèmes d’accès au champs ralentissant les récoltes.

Un phénomène auquel est venu s’ajouter l’effet catastrophique des inondations dans la Vallée du fleuve Sénégal, touchant des régions mauritaniennes productrices de légumes. En effet, la montée des eaux du fleuve Sénégal suite aux fortes précipitations enregistrées dans les pays de la sous-région et en Mauritanie et les lâchers du barrage de Manantali, qui a presque atteint sa capacité de stockage, ont contribué à la forte montée des eaux du fleuves qui ont fini par déborder entrainant des crues qui n’ont pas été observées depuis presque un demi-siècle dans certaines régions. Une situation qui s’est traduite par des destruction de récoltes englouties par les eaux du crue.

Bounass ould Yeslim, vendeur de légumes, établit le même constat et évoque des causes identiques: la saison des pluies au Maroc et les inondations dans le Sud de la Mauritanie sont derrière la hausse des prix du kilogramme d’oignon et de pommes de terre autour de 30 ouguiyas depuis plusieurs jours.

Il déplore également l’attitude des grossistes, qui revendent aux prix des détaillants, contribuant à la tension sur le marché.

Djeynaba Samba, consommatrice, s’insurge contre des prix qu’elle juge trop élevés, notamment ceux de l’oignon et de la pomme de terre dont le coût tourne autour de 30 ouguiyas. Une crise qu’elle impute à l’arrêt de l’approvisionnement en légumes venant des régions situées dans la vallée du fleuve Sénégal, suite aux inondations.


Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 02/11/2024 à 16h20