Le projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA) est prometteur. Le géant British Petroleum (BP), à la tête du consortium assurant son exploitation, compte s’engager déjà dans la phase II du projet dans le but d’accroitre la production gazière du gisement. En plus de BP, ce consortium est composé du pétrolier américain Kosmos Energy et les sociétés mauritanienne (SMH) et sénégalaise (Petrosen).
Ainsi, le major pétrolier britannique a annoncé dans un communiqué, lundi 27 février, son intention de «développer d’autres puits pour maximiser l’exploitation» du gisement gazier offshore à cheval entre la frontière sénégalo-mauritanienne et situé à 120 km au large de la côte.
Partant, souligne le pétrolier, «BP et ses partenaires passent à la prochaine étape d’évaluation du concept de la phase II du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA)», ce qui nécessitera de développer d’autres puits pour accroître la production. Au total, l’objectif est de porter à 4 le nombre de puits qui seront mis en exploitation durant une période de 20 ans au minimum.
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Grâce à ces puits additionnels, «le partenariat - composé de bp, Petrosen, la Société Mauritanienne des Hydrocarbures (SMH) et Kosmos Energy - évaluera une plateforme gravitaire (GBS) comme base pour la phase 2 du projet d’expansion de GTA (GTA2) avec une capacité totale comprise entre 2,5 et 3 millions de tonnes par an», souligne le communiqué.
A terme, la production du gisement devrait atteindre les 10 millions de tonnes de gaz par an.
«Nous allons nous appuyer sur notre solide collaboration avec nos partenaires et les gouvernements mauritanien et sénégalais pour poursuivre le développement d’une plateforme énergétique fructueuse à long terme en Afrique occidentale», a expliqué Gordon Birrell, vice-président exécutif de BP pour les opérations et la production.
Ces nouveaux puits seront ainsi intégrés à la plateforme flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO) du gisement GTA. Cette plateforme est en cours d’acheminement depuis janvier dernier vers son lieu d’installation à la frontière maritime mauritano-sénégalaise. Construite en Chine, la plateforme devra arriver sur le site d’exploitation vers la fin du mois de mars ou au début d’avril prochains.
Cette plateforme équivalente à deux terrains de football et d’une hauteur de 10 étages, constituée de plus de 81.000 tonnes d’acier, de 37.000 mètres de bobines de tuyaux et 1,52 millions de mètres de câbles, sera installée à 40 kilomètres des côtes des deux pays. Dès son entrée en service, prévue avant la fin de l’année en cours, elle permettra le traitement d’environ 500 millions de pieds cubes standard de gaz par jour. Suite à l’élimination du condensat, de l’eau et d’autres impuretés, le gaz obtenu sera acheminé vers une plateforme de liquéfaction où le gaz sera liquéfié pour son exportation sur le marché mondial, notamment européen où la demande en gaz est importante. La proximité du marché européen constitue une aubaine pour le gaz tiré du gisement GTA.
Rappelons que selon les estimations, les ressources probables récupérables sont estimées entre 15 et 20 TCF (Trillon cubic feet), soit entre 420 et 560 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Sur 20 ans d’exploitation, ce gisement devrait générer entre 80 et 90 milliards de dollars de recettes pour la Mauritanie et le Sénégal.