Ousmane et Abdoulaye sont deux étudiants passionnés de technologie. Cette prédisposition à l’innovation, il l’ont montrée à la faveur de la 14e édition du Forum national de la recherche scientifique et des innovations technologiques (FRSIT) qui s’est tenu du 24 au 28 octobre 2023.
«Je tiens à souligner que le thème de cette édition reflète notre espoir et notre détermination à trouver des solutions durables aux défis auxquels notre sous-région, et particulièrement notre nation est confrontée, notamment la menace terroriste», avait souhaité Samuel Paré, Secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation.
Visiblement, ces mots ne sont pas tombés dans les oreilles d’un sourd. Les deux étudiants ont en effet exposé leur dernière invention, un radar de détection des mines antipersonnel. Une création qui se veut une contribution à lutte contre les attaques à la mine, monnaie courante au Burkina depuis près de 8 ans.
«Le système que nous utilisons c’est un ultrason, un capteur qui détecte les mouvements d’un élément. A une certaine distance, le dispositif donne des valeurs sur un écran. Si la situation est critique, des voyants se mettent à clignoter en même temps et l’alarme à sonner», explique Abdoulaye.
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Dans un pays confronté à l’insécurité et à la multiplication d’attaques armées, cette solution pourra sauver des vies. «Notre solution est différente de celle que nos militaires utilisent actuellement parce que nous avons constaté que nos militaires sur le terrain s’approchent de la mine à 1 mètre, ce qui est très risqué. Le soldat qui démine est exposé au danger. Notre solution permet de détecter l’explosif à plus d’une dizaine de mètres», précise Ousmane.
La solution développée par les deux jeunes est hybride. Elle permet, selon les concepteurs de détecter la présence d’éléments physiques et des températures anormalement élevées dans le sol.
«Quand il y a une mine dans une surface, il y a forcément de l’énergie et quand il y a de l’énergie, la température du sol n’est pas homogène. S’il y a de la pluie par exemple, la température du sol a tendance à être homogène. On utilise alors les capteurs chimiques pour détecter la présence d’hydrogène dans le sol, un gaz généralement absent dans le sol. Si le capteur thermique seul ne suffit, pas on peut coupler ces deux capteurs chimiques et thermiques», précise Ousmane Ouédraogo.
En 2020, Burkina Faso faisait partie des États parties de la convention onusienne où les mines antipersonnel ont fait plus de 100 victimes.
En plus de l’aspect sécuritaire, le radar de recul mis au point par les deux étudiants intègre également un volet sécurité routière. Une fois embarqué dans un véhicule, le système va permettre de réduire considérablement les accidents de la circulation avec une marge d’erreur inférieure à 1% à en croire les deux inventeurs.