L’avènement de ces véhicules récents reste néanmoins problématique à cause de la non-disponibilité de leurs pièces détachées en cas de panne. «Ma voiture est de fabrication récente, j’ai un problème de compresseur que je n’arrive pas à trouver. Il faut le commander. Je dois conduire les vitres soulevées avec la poussière et la chaleur, c’est pénible», déclare Hamidou Hassane, propriétaire d’un véhicule de modèle récent
Un parcours du combattant pour ce conducteur, toujours à la recherche d’une solution depuis quelques mois pour remplacer son compresseur En vain.
«Cette pièce n’est pas disponible pour la simple raison que le véhicule est de fabrication récente. Il faut passer une commande. Tu peux acheter un véhicule de dernière génération, mais s’il tombe en panne, c’est un calvaire pour le remettre en circulation. En cause, la non-disponibilité des pièces détachées sur place. Les problèmes avec les commandes, ce sont d’une part les délais de livraison très longs et, d’autre part, la pièce peut être acheminée, mais peut ne pas correspondre à la commande initiale et donc ne pas convenir au véhicule», déclare-t-il.
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Pour en savoir plus sur la difficulté à trouver les pièces détachées des véhicules datant de 2015 à aujourd’hui, nous nous sommes rendus au quartier appelé 2ème arrondissement de Niamey, où se trouve le principal marché de pièces de rechange de la capitale.
Gideon, marchand de pièces détachées, explique la difficulté liée à la disponibilité des pièces détachées des véhicules récents.
«Les pièces détachées des Toyota et Mercedes sont disponibles. Par contre, pour les autres marques, c’est plus compliqué. Pour les véhicules récents qui viennent d’Occident, c’est très difficile d’avoir leurs pièces de rechange, sauf pour les Toyota et Mercedes 2018-2019. Là aussi, ce ne sont pas toutes les pièces qu’on trouve», déclare Eguatu Gidéon, vendeur de pièces détachées.
Les délais de livraison des commandes sont tributaires de la distance qui sépare Niamey et Lagos, la capitale économique du Nigeria, à partir de laquelle passe une partie des importations nigériennes. L’acheminement de ces pièces peut prendre du temps.
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«Lagos, c’est loin, et les transporteurs qui nous acheminent ces pièces peuvent prendre de 2 à 3 semaines de route avant que nous soyons en possession de la marchandise. S’il y a un vol régulier entre Lagos et Niamey, l’acheminement sera plus facile et rapide», souligne Gidéon Eguatu.
A Niamey, peu de garages arrivent à satisfaire à la demande en pièces détachées des propriétaires de véhicules récents, en quête de pièces de rechange.
Pour Hamani Abdou, directeur général du garage Tolafric, la disponibilité des pièces détachées est une équation à géométrie variable. «Pour avoir les pièces pour les véhicules 2021-2022, il faut aller les chercher à Dubaï ou en Belgique. Là-bas tu peux tomber sur des voitures accidentées que tu achètes en entier. Ensuite tu récupères leurs pièces que tu transformes en pièces détachées. Les pièces 2021-2022 sont rares à trouver, nous sommes obligés de commander sur Dubaï ou la Belgique et en 2 ou 3 jours, nous sommes en possession de la pièce. Mais pour les voitures d’occasion, il faut forcément aller à Dubaï».
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Autre équation : quand les pièces détachées sont disponibles, ce sont leurs prix qui sont mis en cause par les clients, trop chers à leur avis. Une cherté qui s’explique par la fluctuation du cours du dollar.
«Les prix varient selon le cours du dollar, de telle sorte que le montant de la semaine dernière ne peut pas être celui de cette semaine car entre-temps, le dollar a augmenté ou chuté. Les clients estiment que les prix sont chers, sans prendre en compte que les pièces des véhicules récents sont plus chers que ceux des vieux véhicules», explique Hamani Abdou.
La disponibilité des pièces détachées des véhicules d’occasion récents se pose avec acuité dans la capitale Niamey, dont le parc automobile va crescendo, d’où la nécessité de créer les conditions d’une disponibilité permanente de ces pièces, ce qui aura le mérite de mettre fin à l’amertume des détenteurs de ces véhicules, qui ne savent plus à quel saint se vouer en cas de panne, et booster le marché des pièces détachées déjà florissant et prometteur au Niger.