C’est ce qui ressort du nouveau rapport sur les ODD en Afrique intitulé «Mieux reconstruire après la maladie du coronavirus, tout en faisant progresser la pleine mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable». Publié à l’occasion la Conférence économique africaine 2022, qui s’est tenue à Maurice, il a été réalisé conjointement par la Commission de l’Union africaine (CUA), la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), la Banque africaine de développement (BAD) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Le nouveau rapport évalue les progrès du continent africain en matière d’atteinte des ODD et des objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), dans le contexte de la triple crise de Covid-19, des changements climatiques et de la guerre en Ukraine. Il présente ainsi une analyse approfondie de cinq objectifs de développement durable: l’objectif 4 (éducation de qualité), l’objectif 5 (égalité des sexes), l’objectif 14 (vie aquatique marine), l’objectif 15 (vie terrestre) et l’objectif 17 (partenariats pour les objectifs).
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Au niveau de l’ODD 4, le rapport indique que malgré une amélioration considérable de la scolarisation, quelque 288 millions d’enfants en âge d’être scolarisés ne le sont pas, en particulier dans les pays touchés par des conflits. Il est ainsi recommandé d’accroître le financement des infrastructures éducatives, en se concentrant notamment sur l’enseignement pré-primaire et primaire, en investissant dans la formation des enseignants et dans la connectivité numérique.
En matière d’égalité homme-femme (ODD 5), le rapport note des progrès lents, et appelle à l’application de cadres juridiques pour protéger les femmes et les filles contre les discriminations, les violences domestiques, le mariage des enfants et les mutilations génitales féminines. A titre d’illustration, bien qu’elles constituent une grande partie de la main-d’œuvre du continent, les femmes n’occupent que 29,8 % des postes de direction en Afrique – hors Afrique du Nord – en 2022, soit une modeste augmentation par rapport aux 29,3 % de 2015.
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Pour ce qui est de l’ODD 14 (vie aquatique marine), l’on constate que les polluants organiques et chimiques issus des activités humaines continuent de mettre en péril l’écosystème marin de l’Afrique. Pour y remédier, le rapport préconise le renforcement des capacités institutionnelles pour faire appliquer les lois et les réglementations relatives à l’utilisation durable des ressources marines.
Les nouvelles ne sont pas bonnes non plus pour l’ODD 14, relatif à la vie terrestre, puisque la perte de couverture forestière, de biodiversité et de dégradation des sols reste élevée et généralisée en Afrique. En cause: la déforestation des terres pour l’agriculture et le pâturage, et les changements climatiques. Face à la dégradation des sols qui affecte 46 % des terres et 65 % de la population africaine, causant des pertes de 9,3 milliards de dollars par an à la région, il est impératif de multiplier les partenariats publics et privés (PPP) afin de mobiliser et canaliser les fonds pour intensifier la gestion durable des terres, des forêts et de la biodiversité, insiste le rapport.
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Enfin, l’Afrique a peu progressé dans la mise en œuvre de l’ODD 17 portant sur les partenariats pour la réalisation des objectifs. Selon le rapport, la production de recettes intérieures et les flux d’investissements directs étrangers (IDE) du continent continuent de stagner par rapport aux autres régions. A titre d’illustration, en 2020, l’Afrique a perdu près de 89 milliards de dollars, en raison des flux financiers illicites (IFF), note le rapport.
Face à ce constat, le rapport fait quelques recommandations, à savoir renforcer la mobilisation des ressources domestiques et réduire les flux financiers illicites. Les acteurs internationaux sont également appelés à soutenir le déploiement d’instruments financiers innovants, tels que les obligations vertes et bleues et les échanges dette-climat. Le continent doit, en outre, favoriser la mobilisation des ressources et l’épargne nationales, et stimuler les TIC pour accélérer la mise en œuvre des ODD et de l’Agenda 2063, conclut-on.