S’il est un pays qui profite de la perte d’influence des pays occidentaux en Afrique, c’est bien la Chine. Les maladresses répétitives de ces derniers, qui se traduisent aujourd’hui par un sentiment de rejet très fort envers les anciens partenaires du continent, en l’occurrence la France, ont ouvert un grand boulevard à l’Empire du milieu dans plusieurs Etats africains. Pour la Chine, l’occasion n’a jamais été aussi belle.
Ainsi, pour jouer pleinement son rôle de remplaçant, la Chine multiplie les infrastructures parfois grandioses. Dans un rapport rendu public récemment sur la responsabilité sociale des entreprises chinoises opérant en Afrique, on y trouve une longue liste de contributions chinoises au renouveau socio-économique et écologique du continent.
Le rapport indique que depuis le début de ce siècle, les entreprises chinoises ont participé à la construction de plus de 6.000 km de chemins de fer en Afrique. En outre, les entreprises chinoises ont contribué à la construction de près de 20 ports, 80 centrales électriques à grande échelle et 6 000 km d’autoroutes sur le continent.
Quelques réalisations chinoises en Afrique
Chemins de fer | Centrales électriques | Ports | Autoroutes sur le continent |
---|---|---|---|
6000 Km | 80 | 20 | 6 000 km |
Source: ACBASR
Compilé par l’Alliance of Chinese Business in Africa for Social Responsibilities (ACBASR), le rapport vise à fournir à la communauté internationale des données et des études de cas illustrant la contribution des entreprises chinoises à la transformation des moyens de subsistance en Afrique.
«Les entreprises chinoises ont obtenu des résultats remarquables dans l’exercice de leurs responsabilités sociales en Afrique, ce qui se reflète dans des aspects clés tels que la promotion de l’emploi local, le respect des lois locales, l’attention portée au développement vert et l’amélioration du bien-être des employés», explique Diao Chunhe, président exécutif de l’ACBASR.
Plus de 4,5 millions d’emplois à travers divers projets
La Chine qui apparaît comme le plus grand partenaire commercial et d’investissement de l’Afrique a déployé environ 9.000 membres du personnel médical sur le continent et offert plus de 100.000 opportunités de formation, créant plus de 4,5 millions d’emplois à travers divers projets, notamment des hôpitaux, des écoles, des stades et des initiatives agricoles, selon le rapport.
Au même moment, comme nous l’avons vu dans un article précédent, les parts de marché à l’exportation de la France en Afrique, principale concurrente de la Chine, ont chuté de manière significative, passant de 11% à 5,5% entre 2000 et 2017. Cette chute, nous expliquait Caryl Gervereau, Conseiller des Français de l’étranger interrogé par Le 360 Afrique, est particulièrement marquée en Afrique francophone, où les parts de marché français ont fondu de 26 à 12%.
S’il est indéniable que l’ancienne puissance coloniale cherche à se maintenir en Afrique, parfois au risque de ternir davantage son image, la perte progressive de ses parts de marché au profit d’autres acteurs mondiaux, notamment la Chine, est le reflet du visage d’une France-Afrique mourante, avait-il conclu.