Réunissant plusieurs ministères et parties prenantes de la question de l’élevage, le sommet de l’élevage d’Abidjan (Selab) est l’occasion pour les professionnels du secteur des ressources animales et halieutiques d’exposer leurs savoir-faire, de faire des rencontres utiles et de participer à des activités de réflexion en vue de développer leur secteur.
Le thème pour cette année est «Rentabiliser votre élevage». Du 22 au 24 novembre, éleveurs locaux et régionaux, jeunes entrepreneurs en quête d’opportunités, se sont rués au Parc des exposions d’Abidjan à la découverte des solutions et techniques pour le maintien de la santé animale et des stratégies pour optimiser les rendements.
«Dans le document de la politique pour le développement du secteur des ressources animales et halieutiques, il est attendu la mobilisation de 1.049 milliard de Fcfa, dont 65% mobilisés par le secteur privé. Et donc pour pouvoir atteindre les objectifs inscrits dans cette politique qui s’étale sur la période de 2022-2025, il était important de trouver un cadre d’échange entre les différents acteurs, explorer les innovations et surtout qu’ils puissent investir dans toute la chaîne de valeur de la production animalière. Le Selab donne l’opportunité à ces différents acteurs de pouvoir nouer des partenariats pour nous permettre d’atteindre l’autosuffisance en ressource animale», a indiqué Sidi Tiémoko Touré, ministre des Ressources animales et halieutiques.
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Présents pour exposer les acquis et leur savoir-faire dans le domaine, mais également tirer profit de ce rendez-vous annuel à travers les panels, conférences, échanges BtoB, les éleveurs, visiteurs et acteurs ne boudent pas leur plaisir car, disent-ils, ils ont trouvé la vitrine pour faire la promotion de leur secteur d’activité. «Nous sommes aujourd’hui avec des docteurs, de professionnels et des techniciens qui donnent des formations, informations et outils nécessaires, et je pense qu’au sortir de ces trois jours d’activité, nous partirons d’ici bien formés pour mieux rentabiliser notre élevage. C’est cela que nous souhaiterions que ce genre d’événement puisse se tenir régulièrement», a déclaré Cissé Seydou, éleveur à la bergerie Baroba dans la région du Gbêkê.
Pays hôte de cette 3ème édition, la Côte d’Ivoire compte s’inspirer des bonnes pratiques et tirer des leçons précieuses de l’expérience brésilienne en vue de l’adapter aux réalités africaines dans la question d’alimentation du bétail. Il s’agit d’apporter une valeur ajoutée dans ce secteur regorgeant d’opportunités et d’accroitre sa production. «En moins de deux générations, le Brésil est devenu premier exportateur mondial de viande bovine et protéine animale. Comment ne pas s’en inspirer pour nous aider à rentabiliser l’élevage!» a ajouté Sidi Tiémoko Touré.
Le Brésil, leader mondial incontesté des exportations de viande bovine
Selon le département de l’agriculture des États-Unis qui réalise des publications sur les secteurs agricoles et agroalimentaires mondiaux «21 % des volumes échangés sur le marché mondial de la viande bovine étaient brésiliens en 2023, c’est le leader incontesté, suivi par l’Inde, les États-Unis et l’Australie (10 % chacun) puis l’Argentine (5,8 %).» Des résultats qui font dire au ministre ivoirien des Ressources animales et Halieutiques «somment ne pas s’en inspirer pour nous aider à rentabiliser l’élevage?»
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Le Premier ministre, Robert Beugré Mambé, a lancé un appel aux étudiants de la filière qu’ils estime d’avenir, «je voudrais lancer un appel aux jeunes qui sont dans les écoles d’agriculture, d’élevage et dans des formations professionnelles pour qu’ils s’intéressent à l’élevage qui est un secteur d’avenir. Chers amis étudiants, vous vous êtes engagés dans une voie qui est très bonne», a encouragé le Premier ministre, Robert Beugré Mambé.
«En Côte d’Ivoire, ce sont 600 milliards de FCFA de possibilités qui leur sont offertes dans la filière qu’ils ont choisie. Dans ce secteur aussi, nous avons plus de 100.000 emplois directs et 500.000 emplois indirects», a-t-il ajouté. Pour ainsi dire que le secteur de l’élevage est un secteur pourvoyeur d’emploi. En attendant la Côte d’Ivoire envisage son autosuffisance en ressources animale à l’horizon 2026-2030 selon le ministre des Ressources animales et halieutiques.