Depuis quelques années, l’université de Cologne, en Allemagne, forme les professeurs et les étudiants du département de physique de la Faculté des sciences et techniques de Bamako aux techniques de production de biogaz à des fins domestiques. Dans un pays frappé de plein fouet par la crise énergétique, de telles solutions seraient les bienvenues et éclaireraient d’un jour nouveau l’avenir des Maliens.
La valorisation des déchets biodégradables pour la production d’une énergie propre peut constituer une solution au problème de délestage qui pénalise l’économie nationale et les ménages dans leur vie quotidienne.
Les déchets organiques, dont la bouse de vache, sont récupérés et disposés dans un biodigesteur équipé d’un système de chauffage qui chauffe la matière organique pour en extraire le biogaz contenu dans la matière organique. Le biogaz ainsi obtenu est transformé en électricité ou en chaleur.
Cette source de chaleur est destinée, lors de la cuisson des aliments, à remplacer les combustibles divers, le plus souvent du bois ou du charbon qui sont le plus souvent utilisés. Selon l’Agence internationale de l’énergie, le mode de cuisson traditionnel est la deuxième cause de décès prématurés principalement chez les femmes et les enfants d’Afrique subsaharienne.
L’énergie récupérée de la biodigestion peut aussi faire fonctionner les groupes électrogènes et les motos pompes. Ce dispositif n’occupe qu’un espace réduit qui «peut être intégré dans les habitations rurales et urbaines», comme l’explique un des enseignants de la Faculté des sciences et techniques de Bamako.
La technique de la biodigestion est une solution pour la sécurité alimentaire, énergétique et environnementale dans un pays comme le Mali qui est dépendant des importations d’hydrocarbures pour produire de l’électricité et qui connait actuellement d’énormes délestages.
Jusqu’à l’heure, ces biodigesteurs ne sont qu’au stade expérimental et pourraient faire l’objet de fabrication industrielle destinée principalement aux petits artisans qui pâtissent le plus des sautes d’humeur de l’électricité. C’est du moins le vœu d’un ancien professeur qui dit avoir formé ces étudiants qui testent la faisabilité de la biodigestion dans le contexte malien.