L’ex-président Kabila (2001-2019) avait négocié en 2008 un contrat sous forme de troc - cobalt et cuivre contre la construction d’infrastructures - avec un consortium chinois pour un montant de 9 milliards de dollars, renégocié à 6 milliards sous pression du Fonds monétaire international (FMI). A ce jour, près de 2,74 milliards ont été décaissés par la partie chinoise, pour l’essentiel sous forme d’investissements.
Mi-février, l’Inspection générale des finances (IGF) de la RDC a estimé dans une étude qu’il y avait, dans cette convention de collaboration, un «important déséquilibre financier au détriment de la RDC entre les avantages octroyés à la partie chinoise et les engagements à sa charge ainsi que les gains attendus par la partie congolaise».
Dans ses conclusions, l’IGF avance un montant de «76 milliards de gain pour la partie chinoise contre 3 milliards d’infrastructures pour la RDC».
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A la réunion du conseil des ministres tenue vendredi, le président Tshisekedi «a évoqué l’impérieuse nécessité d’une revisitation des contrats de cette convention dans le sens d’un rééquilibrage des avantages visant à garantir les intérêts de la République démocratique du Congo dans l’exploitation de la Sicomines», la société sino-congolaise créée pour l’occasion, a déclaré la ministre de Culture, Catherine Kathungu Furaha, dans un compte rendu à la télévision d’Etat RTNC.
Tshisekedi a «souligné le caractère inquiétant de cette situation déplorable (...) pour le développement du secteur minier» congolais, tout comme «la lenteur» dans la construction des infrastructures en RDC, a dit Mme Kathungu.
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Le chef de l’État a demandé à «son cabinet de réunir toutes les parties prenantes afin de préparer les éléments qui seront versés dans les discussions avec les partenaires chinois», a indiqué la ministre.
En 2021, le président avait déjà fait part de son intention de renégocier ces contrats «sino-congolais». Une révision promise au nom des Congolais qui, déplorait-il, «croupissent toujours dans la misère».
Le sous-sol de la RDC regorge de minerais, le pays étant notamment le premier producteur mondial de cobalt et le premier producteur africain de cuivre.