Rwanda Bulk Blending Fertilizer, c’est une usine de mélange d’engrais qui va révolutionner le secteur agricole du Rwanda selon les autorités officielles. Dotée d’une capacité de production de 120 tonnes par heure, soit 100.000 tonnes par an, l’usine va augmenter le rendement des cultures de 40%, selon ses propriétaires et le ministère de l’Agriculture et des ressources animales. L’unité a été construite par la Rwanda Fertiliser Company (RFC), une coentreprise entre la société marocaine d’engrais OCP Africa, Agaciro Development Fund et Agro Processing Trust Corporation Ltd.
«L’unité de mélange couvre 4 hectares et a une capacité de production de 120 tonnes par heure, ce qui équivaut à une production annuelle de 100 000 tonnes. En outre, elle dispose d’une unité de stockage de 25 000 tonnes, d’un laboratoire de pointe pour le contrôle de la qualité et l’analyse des sols et d’une ferme pilote de 4 hectares pour les essais agronomiques et la formation des agriculteurs», s’est réjoui Mohamed Anouar Jamali Directeur Général d’OCP Africa avant d’ajouter «Notre vision, illustrée par cette usine de mélange, vise à augmenter de 40% le rendement des cultures grâce à une formule personnalisée qui optimise la santé du sol et l’équilibre des nutriments. Cette installation n’est pas seulement une entreprise industrielle, c’est un catalyseur pour le développement économique et la création d’emplois.»
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L’usine devrait créer environ 50 emplois directs, faciliter le transfert d’expertise pour renforcer les compétences du Rwanda dans l’industrie des engrais et contribuer à une augmentation de 25% des revenus des agriculteurs, favorisant ainsi l’autonomisation économique.
Pour Tesi, Rusagara directrice générale de Agaciro dévelopment Fund, «cette installation marque une étape importante à la fois pour le secteur agricole rwandais et pour le portefeuille d’investissement d’Agaciro. Comme beaucoup d’entre vous le savent, Agaciro a été créée en 2011 grâce à des initiatives locales prises par des Rwandais dans le but de se protéger des vulnérabilités économiques du pays et d’accroître l’autonomie financière des Rwandais.»
Elle est convaincue qu’«Il n’y a pas de meilleur moyen d’atteindre ces objectifs que de sécuriser nos systèmes alimentaires. Cette usine permettra non seulement d’accroître l’autonomie financière des agriculteurs, mais aussi de stimuler notre secteur agro-industriel grâce à l’amélioration de la production, qui est un domaine de croissance clé pour notre portefeuille, mais aussi pour le secteur dans son ensemble. L’autonomie financière du gouvernement s’en trouvera également accrue, car la production locale réduira notre facture d’importation tout en renforçant notre base d’exportation.»
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L’usine est installée dans la zone économique spéciale de Bugesera, située dans la province de l’Est. La construction de l’usine a coûté plus de 19,2 millions de dollars (environ 24 milliards de francs rwandais). Les experts disent que ce projet aura un impact important sur la chaîne de valeur agricole, non seulement au Rwanda, mais dans toute la région.
«Nous avons été dépendants des intrants importés pour l’agriculture malgré l’impact délétère sur notre balance commerciale. En réponse à cela, le gouvernement rwandais s’est donné pour objectif d’augmenter notre utilisation d’engrais de 70,3 kilogrammes par hectare actuellement pour atteindre la moyenne mondiale les cinq prochaines années. En effet, la production d’engrais chimiques est coûteuse mais reconnue comme une industrie que le Rwanda a souhaité établir dans le cadre de sa stratégie nationale pour les objectifs de transformation afin de promouvoir les produits fabriqués au Rwanda qui peuvent stimuler l’économie et remédier à notre déséquilibre commercial», s’est félicité Jean-Chrysostome Ngabitsinze ministre du Commerce et de l’industrie.
La demande annuelle actuelle du Rwanda est estimée à 85.000 tonnes d’engrais, tous importés. Sur les 100.000 tonnes d’engrais que va produire l’usine, une partie sera exportée notamment dans la région.