«La stratégie qui nous est présentée aujourd’hui, en parfaite cohérence avec les grandes orientations de notre agriculture dans le Plan Sénégal émergent (PSE), qui s’est fixé à l’horizon 2035 d’apporter des réponses pertinentes pour placer l’économie sénégalaise dans une dynamique de croissance soutenue et durable (…), sera remise au chef de l’Etat, lors du prochain Conseil des ministres», a dit Amadou Ba qui intervenait lors d’un conseil interministériel consacré à la finalisation de cette Stratégie de souveraineté alimentaire (SAS) en cours d’élaboration depuis deux mois, en présence de représentants de plusieurs ministères et d’experts. A ce sujet, il a «félicité» le ministre de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire, pour avoir « coordonné dans une approche consensuelle, pragmatique et des délais serrés, le travail technique d’élaboration de la stratégie de souveraineté alimentaire du Sénégal ».
Le chef du gouvernement a rappelé que c’est lors du Conseil des ministres du 12 octobre dernier que le président de la République lui avait demandé de «superviser» l’élaboration de cette stratégie qui devra «asseoir l’extension des surfaces cultivées» et «l’amplification des productions agricoles et horticoles au regard de nos importations.»
«Faisant suite à ces directives présidentielles, j’ai tenu une réunion interministérielle le 18 octobre, au cours de laquelle le ministre de l’Agriculture a été chargé d’assurer le pilotage de l’élaboration de la stratégie, en y associant les ministres en charge d’activités génératrices de produits alimentaires et halieutiques et de grande consommation, ainsi que leurs collègues des départements intervenant le long des chaines de valeurs ciblées», a indiqué le Premier ministre.
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Ces travaux, a-t-il dit, ont abouti à cette stratégie conforme aux objectifs de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale, qui consistent notamment «à réduire l’impact des risques climatiques, économiques, environnementaux et sanitaires par la maîtrise de l’eau, la diversification des productions, la formation des ruraux dans le but d’améliorer la souveraineté alimentaire».
Selon Amadou Ba, cette stratégie pose également «les bases favorables à la diversification des producteurs agricoles», ainsi que «le développement de filières d’exportation correspondant à la demande internationale, tout en répondant aux besoins pressants de substitution aux importations de produits alimentaires, et de soustraire notre pays aux aléas des marchés mondiaux». Il a assuré que le plan d’actions qui sera validé par le chef de l’Etat «bénéficiera du soutien de tout le gouvernement pour une mise en œuvre réussie de la stratégie».
Pour sa part, le ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, a expliqué qu’en deux mois, «les fonctionnaires ont travaillé d’arrache-pied pour aboutir à ce document présenté au Premier ministre et à l’ensemble des services qui sont impliqués».
«En attendant la validation par le président de la République, a-t-il précisé, des estimations sur environ cinq mille milliards de francs CFA sur un horizon de cinq ans, à partir de 2024, sont prévues pour asseoir une souveraineté alimentaire».