A quelques jours de la Tabaski, une fois le mouton acheté et les habits déposés chez le tailleurs, il ne reste plus qu’une belle paire de chaussures traditionnelles fabriquées par le cordonnier de Ngaye, localité située à 100 kilomètres de Dakar, pour que la fête soit belle.
Mais dans ce lieu qui vit d’artisanat, les artisans n’ont ni des machines modernes, ni du cuir de qualité en quantité suffisante.
De plus, aucun d’eux n’est diplômé d’une école de formation spécialisée dans les métiers de la maroquinerie, car le pays n’en dispose, tout simplement.
Grâce à un façonnage à la main, les cordonniers produisent néanmoins en quantité suffisante des chaussures, mais peinent de plus en plus à les écouler. Certains leur reprochent des imperfections en tous genres et préfèrent se tourner vers des produits importés.
Les artisans, eux, renvoient la balle à l’Etat qu’il accusent de ne pas les accompagner dans la mise à niveau de leur secteur, notamment par le rehaussement des compétences et l’accès à une machinerie plus précise et beaucoup plus productive.