A l’instar de l’Egypte et du Maroc, les deux premières destinations touristiques africaines à avoir dévoilé d’ambitieux plans de développement afin de tirer profit de la reprise du secteur après la crise sanitaire liée au Covid-19, le Kenya, l’une des destinations touristiques les plus prisées d’Afrique de l’ouest, compte aussi en faire un levier important de sa croissance économique.
A ce titre, le pays a annoncé son ambition d’attirer 10 millions de touristes à l’horizon 2027. Cet Etat d’Afrique de l’Est compte sur ses atouts touristiques, notamment le safari qui attire chaque année des millions de touristes dans certains pays du continent pour découvrir une faune exceptionnelle. Ces pays sont essentiellement ceux où les touristes peuvent observer les fameux Big 5, ces cinq mammifères emblématiques d’Afrique -lion, éléphant, léopard, buffle et rhinocéros-, présents dans une poignée de pays africains et mis en avant dans le cadre des safaris photographiques.
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Outre les safaris, le pays dispose aussi d’atouts exceptionnels dont le balnéaire encore sous exploités. La côte nord du pays est riche de plages au sable fin et blanc qui s’étendent à perte de vue, de stations balnéaires qui avoisinent les parcs marins et offre plusieurs activités nautiques.
En dépit de ces atouts indéniables, cet objectif de 10 millions de touristes peut paraître plutôt ambitieux sachant que le pays n’a enregistré que 1,48 million de visiteurs en 2022. Mieux, en 2019, pourtant année de référence du secteur, le pays n’avait attiré que 2,05 millions de touristes.
Pour atteindre ces 10 millions de touristes en 2027, le Kenya devrait multiplier par 5 le nombre d’arrivées de visiteurs durant cette courte période. Un volume que seuls trois pays du continent sont arrivés à atteindre: l’Egypte, le Maroc et l’Afrique du Sud.
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En outre, pour attirer les touristes, il faut aussi disposer d’une flotte aérienne solide couvrant de nombreuses destinations. Ce qui est aujourd’hui loin d’être le cas, la compagnie aérienne Kenya Airways traverse une crise financière aiguë. Avec une flotte de 34 appareils et 51 destinations desservies à travers le monde, la compagnie aérienne nationale kényane, qui se débat pour survivre, aura du mal à contribuer à atteindre cet objectif.
Enfin, le tourisme étant un secteur stratégique pour de nombreux pays du continent, la concurrence sera rude. Il sera difficile au Kenya d’attirer rapidement un si grand nombre de touristes durant cette période, car sur la niche safari, le pays est concurrencé par la Tanzanie voisine, mais aussi par d’autres pays d’Afrique australe dont l’Afrique du Sud, le Botswana et le Zimbabwe.
