Emission obligataire pionnière pour financer la transition verte et l’inclusion en Égypte. La Banque internationale arabo-africaine (AAIB) vient de franchir une étape majeure dans le financement de la transition écologique et de l’inclusion financière en Égypte. L’institution a émis une obligation durable de 500 millions de dollars, la plus importante jamais émise par une banque privée en Afrique. Cette opération sans précédent reflète l’engagement croissant du secteur bancaire africain envers le développement durable.
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Ce qui rend cette émission unique, c’est la participation conjointe de trois institutions financières de développement de renom: l’IFC, la BERD et British International Investment (BII). Ensemble, elles ont souscrit la totalité de l’obligation, démontrant leur confiance dans la stratégie durable de l’AAIB et dans le potentiel de l’Égypte.
«Cette réussite souligne la confiance de la communauté financière internationale dans la solidité financière d’AAIB et les opportunités attractives de l’Égypte», déclare Tamer Waheed, vice-président et directeur général de l’AAIB.
75% des fonds levés affectés au financement de projets verts
Qualifiée de «durable», cette obligation répond aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) les plus stricts. 75% des fonds levés seront affectés au financement de projets verts, tels que l’efficacité énergétique industrielle, les énergies renouvelables à petite échelle et les bâtiments écologiques. Les 25% restants financeront des initiatives sociales, en particulier l’inclusion financière et le soutien aux micro, petites et moyennes entreprises (MPME).
«Cet investissement est une étape importante pour élargir l’inclusion financière tout en libérant le potentiel de la finance durable en Égypte», souligne Sérgio Pimenta, vice-président de l’IFC pour l’Afrique.
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Pour l’Égypte, qui vise une réduction de 37% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, cette obligation constitue un levier essentiel pour accélérer la transition énergétique. Les fonds verts permettront de financer des projets contribuant directement à la décarbonation de son économie, comme les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
Parallèlement, le volet social de l’obligation apportera un soutien crucial aux MPME, moteurs de l’économie égyptienne mais souvent exclues du financement traditionnel. En facilitant leur accès au crédit, l’AAIB entend stimuler la création d’emplois et favoriser une croissance économique plus inclusive.
«Cette obligation est plus qu’un instrument financier, c’est une extension stratégique de notre modèle d’affaires pour intégrer la durabilité», explique le vice-président et directeur général de l’AAIB, soulignant les bénéfices à long terme pour l’AAIB.
Au-delà des retombées financières, cette émission renforce la crédibilité de la banque en matière de finance durable et de gestion environnementale. Un atout commercial dans un contexte où les investisseurs accordent une importance croissante aux critères ESG.
Légitimité supplémentaire à l’opération
La participation des institutions comme l’IFC, la BERD et BII, toutes pionnières de l’investissement responsable, confère également une légitimité supplémentaire à l’opération. «Nous sommes très fiers d’investir dans cette première obligation durable en Égypte, qui ouvre la voie à d’autres émissions», a déclaré Francis Malige de la BERD.
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Si cette émission marque un tournant, elle soulève également des défis de taille. Le principal sera d’assurer un suivi rigoureux de l’utilisation des fonds et de leur impact réel, conformément aux engagements ESG pris par l’AAIB. Des mécanismes de transparence et de reporting devront être mis en place pour éviter tout risque de «green washing».
Reste que cette obligation durable constitue un signal fort pour le marché financier africain. En démontrant la faisabilité et l’appétit des investisseurs pour ce type d’instruments, elle pourrait bien inspirer d’autres acteurs à emprunter cette voie vertueuse du financement durable.