Faut-il dévaluer le franc CFA pour retrouver de la compétitivité? Ce n'est pas tout à fait la question que pose la Banque centrale des Etats de l'Afrique Centrale, mais le constat qu'elle dresse y conduit fatalement. Dans une étude, elle parle de "surévaluation" du Franc CFA et de baisse de compétitivité-prix de ses pays membres. Autant d'expressions qui en disent long sur le malaise que vivent le Gabon, le Congo, la Guinée Equatoriale, la Centrafrique, le Tchad et bien sûr le Cameroun.
Selon une note que l'institut d'émission a publiée cette semaine sur l'analyse de la compétitivité prix dans la zone CEMAC, au troisième trimestre 2018, le taux de change effectif réel (TCER) composite de la CEMAC, mesure de la compétitivité-prix, s’est inscrit à la hausse, ce qui indique une perte de positions concurrentielles sur les marchés internationaux par rapport au deuxième trimestre de 2018.
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L'étude de l’indice du TCER entre le second trimestre 2018 et le troisièmetrimestre 2018, permet de relever une légère appréciation du franc CFA sur la période, laquelle provient principalement d’une inflation toujours plus élevée dans la CEMAC qu’aux États-Unis et dans la zone euro.
«Cette appréciation trouve sa source essentiellement dans la surévaluation en terme réel de la monnaie commune vis-à-vis de la livre sterling (1,1 %), du yuan (3,9 %). La monnaie sous-régionale, en terme réel, s’est dépréciée par rapport au dollar (-3,1 %) et à l’euro (-0,3 %). Le TCEN a poursuivi sa tendance baissière entamée depuis le premier trimestre 2018 (-3,9 %) », révèle la BEAC.
Conséquence, le taux d’inflation en moyenne annuelle est passé de +0,6 % à fin septembre 2017 à +1,5 % à la même période en 2018, après +1,4 % au 30 juin 2018.
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«L’appréciation nominale du franc CFA s’est traduite par une perte de compétitivité sur les marchés internationaux des principaux produits exportés par les pays de la CEMAC, surtout le bois, le cacao, le manganèse, le bétail et le coton. En effet, au troisième trimestre 2018, l’indice global des cours des produits de base exportés par la CEMAC s’est contracté de 0,3 % par rapport au second trimestre 2018, du fait d’une baisse générale des cours des produits hors produits énergétiques», révèle l'étude.
En outre, le troisième trimestre 2018 a été marqué par la hausse du TCER des importations de 2,6 %.