Gabon: le théâtre signe son retour sur les planches à Libreville

VidéoGrippé par le coronavirus, le théâtre réapparait à Libreville avec la levée des restrictions sanitaires. Les professionnels du 7ème art gabonais viennent donc de renouer avec les planches.

Le 13/04/2022 à 12h04

Du 8 au 16 avril, les acteurs du théâtre se révéleront sur scène, dans le cadre du Festival «Coup de théâtre». Dans l'une des loges d'artistes, quelques comédiens des "ateliers Eyeno" sont sur les dernières répétions de "1964", titre d'une pièce de théâtre que la troupe joue ce soir.

Pour les comédiens rencontrés avant leur spectacle, il ne faut pas s'y méprendre car l'exercice n'est jamais simple devant le public. «Il y a toujours un stress, il y a toujours l'inquiétude avec le coeur battant. Avant de monter sur scène, on se demande comment le public va appréhender le spectacle? Est-ce que mes autres collègues comédiens sont prêts? Est-ce que nous avons tous le niveau? Avons-nous bien répété? C'est normal de se poser ces questions perpétuellement. A partir du moment qu'on ne se pose plus ces questions y a pas désir de création. Et c'est merveilleux de se remettre en question!», déclare Michel Ndaot, fondateur des "Ateliers de théâtre Eyeno". Au programme ce soir là: le coup de théâtre "1964".

Cette pièce de théâtre plonge le public dans l’allégorie d’une Afrique en trouble des années 60. Dans cette autodérision, il y a l'épisode du putsch raté contre Léon Mba, le père de l'indépendance du Gabon.

"1964" résume cette année historique et les évènements politiques, mais aussi la société de l'époque. «Nous n'avons pas fait une fixation sur le Président Léon Mba. Il faut dire que "1964", au-delà d'être une pièce historique, y a aussi un peu de fiction. Parce que nous faisons la satire des démocraties africaines avec des faits réels et des faits romancés», explique Hervé Ndzeng, l'un des comédiens très en vue sur scène.

Coup de théâtre 2022 est présenté comme «une belle revanche sur les précédentes éditions, compte tenu des restrictions sanitaires et une occasion de plus pour faire rayonner le 7e art africain et plus particulièrement gabonais, à travers des pièces soulevant des thématiques fortes».

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 13/04/2022 à 12h04