Gabon: 100 à 150 milliards de FCFA pour recapitaliser 3 banques en difficulté

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Le 28/07/2017 à 17h46, mis à jour le 28/07/2017 à 18h52

Pour le sauvetage de trois banques publiques gabonaises, l’Etat pourrait être appelé à injecter entre 100 et 150 milliards de francs CFA (FCFA). Mais certains pensent qu’au lieu d’injecter des fonds, l’Etat devrait surtout privilégier la privatisation d'au moins 2 des 3 banques en difficulté.

Le secteur bancaire public gabonais ne se porte pas bien. C’est surtout le cas des banques contrôlées par l’Etat: Postebank, Banque gabonaise de développement (BGD) et la Banque de l’habitat (BHG). Ces trois établissements bancaires publics qui sont empêtrés dans des difficultés inextricables. Ils sont actuellement sous administration provisoire, victimes plutôt de la malversation et de la mauvaise gestion.

Et pour sauver ces trois établissements publics, les diverses évaluations font état d’une nécessité de 100 à 150 milliards de FCFA. Englué dans une crise économique aigüe à cause de la chute des cours du baril de pétrole, l’Etat gabonais, obligé de recourir au Fonds monétaire international (FMI), ne peut se permettre de dilapider une telle somme pour sauver des banques dont le business modèle est désormais considéré comme non viable.

Ainsi, au lieu d’injecter des fonds, et dans l’impossibilité de déclarer en faillite ces trois établissements, à cause des conséquences sociales, la solution la plus tangible demeure celle de la privatisation pour la Banque gabonaise de développement (BGD) et la Banque de l’habitat (BHG).

Sur ce point aussi, il faudra aussi trouver des acquéreurs intéressés de s’implanter au Gabon ou qui, déjà implantés, essayent de s'agrandir. Seulement, la taille du marché et la conjoncture ne sont pas très favorables.

En attendant, l’impact de la situation des trois banques sur le secteur bancaire gabonais reste faible. Les actifs combinés des trois établissements pèsent à peine 10% de celui du secteur bancaire gabonais.

Au-delà des trois banques, le gouvernement gabonais compte apporter un soutien au secteur financier gabonais touché par la dégradation de la conjoncture économique. Une situation qui s’est traduite par la hausse du ratio des créances en souffrances qui est passé de 3,2% en 2010 à 6,6% en 2016. Ces créances en souffrance représentent 17,3% du capital global des banques gabonaises, contre à peine 2% en 2010.

Par Kofi Gabriel
Le 28/07/2017 à 17h46, mis à jour le 28/07/2017 à 18h52