Selon les autorités gabonaises, des foyers du virus de la grippe aviaire H5N1 ont été découverts dans des sites d’élevage situés dans la zone de Meyang, à environ une cinquantaine de kilomètres de Libreville. Pour Wilfried Wandji, responsable de site avicole dont l'exploitation se trouve dans un périmètre de surveillance, à une vingtaine de kilomètres des foyers de grippe aviaire, la situation devient hautement préoccupante: «C'est une bonne chose que le gouvernement ait pu prendre les mesures pour protéger les différents sites d'élevage. Mais ces mesures ont fait stagner notre production», déplore-t-il, ajoutant que ses ventes ont baissé de 40%.
Dès les premières semaines de l'apparition de l'épidémie en mai dernier, le gouvernement a interdit l’importation de volailles en provenance des pays voisins, ainsi que la circulation et la vente de ces volailles vivantes dans le Grand Libreville. Ce dispositif de riposte, qui incluait aussi l'ouverture d'une enquête épidémiologique sur les élevages et la mise en place de mesures de biosécurité dans les fermes du pays, a été suivi d'une interdiction d'ouverture des points de vente de volailles.
Mais les derniers prélèvements effectués par le Centre interdisciplinaire de recherches médicales de Franceville (CIRMF) montrent des résultats négatifs, après une forte campagne de désinfection dans les points de vente à Libreville. Un constat encourageant qui a récemment permis au gouvernement d'autoriser la reprise des activités des revendeurs de volailles. «Nous connaissions vraiment des difficultés depuis pratiquement 3 semaines. Nous nous réjouissons que le gouvernement ait levé la mesure», se réjouit Emile Signé.
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Cependant, une rumeur concernant la propagation du virus dans la ville a négativement impacté la réouverture des points de vente de volailles. Et la reprise des activités devient un casse-tête, selon Daouda Tagné, un autre revendeur de poulets désemparé. «Pour le moment on ne sent pas rassurés, il n'y a pas l'engouement » confie-t-il.
De son côté, presque chaque jour, la cellule de crise multisectorielle chargée de la surveillance de la grippe aviaire fait un point régulier de ses activités. «La zone de Meyang est contaminée. Rien ne doit sortir de là-bas, rien ne doit y entrer. Lorsque les élevages vont au marché, il faudrait que les éleveurs nous présentent un certificat sanitaire vétérinaire», rappelle Jean-Jacques Mouyabi, directeur général de l'élevage. Celui-ci précise également que l’importation de ces volailles des pays à risque élevé demeure interdite. Par ailleurs, l’enquête épidémiologique ainsi que le renforcement des mesures de biosécurité se poursuivent.
Pour rappel, dans un communiqué rendu public le 3 juin 2022, le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation avait annoncé que l’épizootie de la grippe aviaire est actuellement circonscrite. D'où la décision du gouvernement de rouvrir les points de vente de volailles dans les marchés et d’autoriser leur circulation dans le Grand Libreville.