Le patron des patrons gabonais signe son retour à la tête d'une institution qu'il a dirigée de 2005 à 2013. Suite à l'éviction d'Alain Bâ Oumar, le président du premier groupe bancaire d’Afrique centrale, BGFIBank, a été désigné à la tête de la Confédération patronale du Gabon (CPG) le 2 août 2022. Une semaine après son come-back, Oyima a réuni une kyrielle d'hommes d'affaires, notamment les banquiers, les pétroliers, les entrepreneurs et les organisations professionnelles pour leur faire part de sa feuille de route.
«Nous ne voulons pas d'une CPG des patrons. Nous voulons d'une CPG de toutes les entreprises du Gabon. Vous savez que dans toutes les économies ce sont les petites et moyennes entreprises qui créent la richesse. Nous allons faire en sorte que toutes ces petites entreprises soient rassemblées à côté des grandes entreprises. Nous avons prévu dans notre plan de travail de renforcer les actions pour que la dette intérieure soit prioritairement payée en lieu et place de la dette extérieure», a annonce Henri-Claude Oyima.
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La CPG, c’est en gros près de 80% du Produit intérieur brut du Gabon et plus de 90% de la main-d’œuvre du pays. Et la vision de son nouveau patron est visiblement en phase avec les attentes de Claudette Moudouma, qui dirige une organisation des femmes entrepreneures du Gabon. «J'ai retenu une seule chose, c'est que seul on va vite. Mais qu'ensemble on va plus vite. Donc le président a tendu la main et s'est ouvert à tous les hommes et à toutes les femmes qui font des affaires. Il a dit encore qu'il veut rassembler tout le monde dans cette grande institution pour une émergence des entreprises du Gabon», s'est-elle réjouie.
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Le renouveau de la CPG est dès lors en marche. Ce projet englobe plusieurs branches d'activités. L'Ordre national des architectes entend jouer sa partition dans cette nouvelle dynamique, comme l'a fait savoir son président, Erichk Mauro: «Le rôle du président de l'Ordre des architectes, c'est d'abord de sensibiliser les masses et ensuite, évidemment, susciter le changement de comportement».
À 65 ans, Oyima hérite d’une CPG divisée, marquée par la démission de plusieurs membres entre fin avril et début mai 2022. Il devra notamment ramener huit syndicats et associations d’entreprises au sein du patronat, sans oublier l'instauration d'un dialogue entre les membres et la défense de leurs intérêts dans un contexte de crise économique et sanitaire où les entreprises tentent de se relancer.