Les réactions à cette adhésion du Gabon au Commonwealth des nations fusent de partout. Une très large opinion se dit favorable à ce projet conduit par l'exécutif de leur pays: «On est appelés à fréquenter des pays anglophones. Ça nous permettra de nous familiariser avec l'anglais dans les moindres détails. On est plus ces gabonais qui restent renfermés», se réjouit Sévérin Odounga, étudiant.
À rebours des motivations qui militent en faveur de l'intégration de son pays au Commonwealth, le président gabonais Ali Bongo Ondimba a justifié, en tout début d'année, ce «tournant géopolitique majeur par la nécessité d'appartenir à un autre espace multiculturel dans un monde globalisé». Cette vision est partagée par Saturnin Adjembé, cadre de l'administration publique. «C'est l'une des meilleures décisions prises par le président de la République, chef de l'Etat. Parce que nous constatons que les pays du Commonwealth sont plus développés que les pays francophones. De mon point de vue, cela nous permettra de rattraper le retard en matière de développement que nous avons subi avec nos partenaires coloniaux.»
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Très inspiré par le Rwanda, Ali Bongo annonçait en 2012 la volonté de son pays d'adopter l'anglais comme deuxième langue officielle. Dans son élan, le gouvernement avait financé la formation d'enseignants pour initier le bilinguisme dès l'école primaire. Le projet, qui n'a jamais abouti, a peut-être, là, l'occasion de renaître de ses cendres. «C'est une très bonne ouverture de la part du président de la République. Le Gabon est un pays qui ne doit pas vivre en vase clos. Il faut tisser de nouveaux partenariats. Rien qu'au niveau de la langue, c'est un avantage pour nos jeunes élèves qui viennent d'avoir leur BAC», confie, Paul Assa Maguena, fonctionnaire.
Monique Ntsame, étudiante en licence à l'Université Omar Bongo de Libreville, ne pense pas moins: «Ce sera une bonne chose que tout Gabonais puisse se mettre à l'anglais car c'est la langue du commerce.»
En outre, l'intérêt majeur du Gabon pour l'économie verte devrait être un important atout pour attirer les investisseurs du Commonwealth sur son sol.