En marge de la Semaine africaine du climat (ACW) organisée à Libreville, plusieurs ONG, associations et anonymes ont marché dans la capitale gabonaise afin de réclamer de la communauté internationale le respect des engagements financiers tenus vis-à-vis des pays en développement. Moins pollueurs, ces derniers subissent pourtant de plein fouet les effets néfastes du changement climatique provoqués par les pays industrialisés.
«Cette marche a une double connotation. Il s'agit d’abord d'interpeller la communauté internationale sur le danger que la planète est en train de subir par rapport au changement climatique. La deuxième connotation, c’est que nous voulons impliquer la population gabonaise dans la protection de l’environnement à travers la réduction des émissions de gaz à effet de serre», a expliqué Séraphin Ekemi, membre de la société civile.
«Comment intensifier l’action climatique à travers la technologie et l’innovation climatiques portées par les petites et moyennes entreprises (PME) en Afrique». C’est l’un des thèmes au menu de l'ACW qui se tient en terre gabonaise du 29 août au 2 septembre.
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Pour les participants à la marche de Libreville, c’est un moyen de pression visant à faire avancer la cause climatique avant, pendant et après la COP27 d’Egype. «La place que le Gabon occupe au niveau des négociateurs africains nous fait croire que nos messages feront écho à la COP27», pense Saïd Chakli, écologiste d'origine marocaine.
Les effets du changement climatique ont fait perdre 20% de croissance aux pays les plus exposés depuis l'an 2000, selon une étude réalisée pour Climate Vulnerable Forum (CVF), un groupe de 55 pays d'Afrique, d'Asie-Pacifique, d'Amérique latine et des Caraïbes. Les résultats de cette enquête ont été publiés le 8 juin dernier.
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La situation est donc inquiétante, selon les experts. «Si l'Afrique ne monte pas au créneau, l'Afrique risque de tomber dans une crise qu'on n'a jamais connue, avec des centaines de millions de réfugiés climatiques», a prévenu le Pr Lee White, ministre gabonais des Eaux et forêts.
Le Gabon est depuis juin 2021 le premier pays africain à avoir été récompensé par des fonds internationaux pour sa contribution à l'absorption du CO2 dans le monde grâce à ses programmes de préservation de sa forêt, qui recouvre 90% de son territoire. Libreville plaide d'ailleurs pour l'instauration dans le monde de «crédits biodiversité» sur le modèle des crédits carbone.