Boutiques et marchés quasiment vides, barrages policiers à de nombreux carrefours: la plus grande ville du Gabon a tourné au ralenti lundi.
Les commerces sont restés fermés, comme l'avait annoncé vendredi le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, lors d'une conférence de presse.
"Le gouvernement vous demande de rester chez vous", a-t-il demandé aux habitants de Libreville et des trois autres communes.
Pour le chef du gouvernement, "l'évolution de la pandémie dans notre pays est préoccupante", avec 57 personnes infectées, dont un mort, dans ce pays d'un peu moins de 2 millions d'habitants.
Des barrages, tenus par des policiers mais également par des militaires, ont été mis en place à de nombreux carrefours de Libreville.
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Impossible pour les automobilistes de quitter leurs quartiers sans pouvoir prouver qu'ils exercent une profession jugée essentielle par le gouvernement.
Alors que les commerces alimentaires ont l'autorisation d'opérer, nombre d'entre eux n'avaient pas ouvert lundi, pour le malheur des habitants n'ayant pas fait de réserves.
"Les voir fermer c'est difficile. Il y a des mamans qui n'arrivent pas à s'en sortir, c'est compliqué", expliquait Lévy, un étudiant de 22 ans.
Sa famille avait ainsi effectué des réserves à l'annonce des premières mesures pour contrer l'épidémie, il y a plusieurs semaines: "on essaye de faire durer, mais c'est dur", raconte-t-il.
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Les commerçants du plus grand marché de la ville, Mont-Bouët, affirment avoir du mal à s'approvisionner, alors que le Gabon dépend des importations de nourriture, notamment venues du Cameroun.
"Le camion qui apportait les légumes a été bloqué par la police, ils ont demandé un pot-de-vin et tout s'est abîmé au soleil", constate, morose, un commerçant qui réclame l'anonymat en contemplant une pile de choux fanés.