Exploitation artisanale de l’or: la Guinée à l’école du Burkina

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Le 07/03/2017 à 15h53

Le président de l’Union des orpailleurs de Guinée El Hadj Bakary Sako, était en visite à Ouagadougou le weekend dernier, pour s'inspirer de l'expérience burkinabé. Ce séjour entre dans le cadre d’un atelier de sensibilisation sur l’abandon de l’usage du mercure sur les sites miniers.

En Guinée, l’orpaillage occupe entre quatre à cinq millions de Guinéens sur 18 millions que compte la population. C’est pourquoi en visite de travail à Ouagadougou, le président de l’Union des orpailleurs de Guinée El Hadj Bakary Sako a voulu s’inspirer de l’expérience burkinabè en matière d’exploitation artisanale.

Accompagné de Moustapha Soully, vice-président du Syndicat national des orpailleurs burkinabè, El Hadj Bakary Sacko et El Hadj Mohamed Lamine Sacko, ingénieur à la direction des mines de Guinée ont visité deux sites burkinabè que sont celui semi-mécanisé de Sav’or situé dans la province d’Oubritenga et un site d’exploitation purement artisanale situé dans le village de Bouda dans le Passoré.

El Hadj Bakary Sacko dit être impressionné par le professionnalisme des Burkinabè en matière d’exploitation artisanale du métal rouge. «Je n’arrive pas à comprendre comment le Burkina Faso a pu dépasser la Guinée dans les techniques d’exploitation artisanale de l’or. Pourtant en Guinée, nous avons commencé l’orpaillage depuis des centaines d’années», s’est-il interrogé.

Pour lui, les Burkinabè sont allés révolutionner le secteur de l’orpaillage en Guinée. Avant leur arrivée dit-il, «nous ne creusions pas à plus de 15 mètres du sous-sol ». Mais quand les Burkinabè sont arrivés, avec leur technique, ils réussissent à aller souvent à 100 mètres du sous-sol. 

Au cours de ce séjour, le rapatriement et les mauvais traitements infligés aux orpailleurs burkinabè ont été sur la table des discussions. Pour El Hadj Mohamed Lamine Sacko, ingénieur des mines à la direction des mines de Guinée tout serait mis en œuvre pour éviter de telles pratiques à l’avenir.

Le secteur de l’exploitation minière artisanale occupe une place importante dans l’économie des pays du Sud du continent. En effet, le métal jaune (or) est le troisième produit d’exportation et contribue à l’équilibre de la balance de paiement. Malheureusement, cette forme d’exploitation contribue au déboisement et à la déforestation, à la dégradation des sols, à la pollution de l’air, du sol et de l’eau par les huiles usagées des moteurs et les produits chimiques.

Par Ibrahima Zallé (Ouagadougou, correspondance)
Le 07/03/2017 à 15h53