Le président guinéen à Moscou pour accélérer les projets miniers signés avec les Russes

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Le 15/06/2016 à 23h56

Le président guinéen Alpha Condé a quitté Conakry mardi pour la Russie dans le cadre d’une visite officielle visant à renforcer des liens d’amitié et de coopération. Il sera question des retards accusés par les groupes miniers russes dans le démarrage de leurs projets en Guinée.

C’est un voyage à forte connotation économique que le chef de l’Etat guinéen a entrepris aujourd’hui en Russie. Accompagné de ses principaux conseillers chargés des questions économiques et de quelques hommes d’affaires, Alpha Condé passera en revue avec les autorités russes les échanges économiques entre les deux pays.Les discussions se focaliseront sur des domaines stratégiques comme la défense et la santé.Le président Condé exprimera surtout sa reconnaissance à son homologue russe, Vladimir Poutine, pour le soutien technique et logistique apporté au fort moment de la crise sanitaire qu’a connu la Guinée.Durant l’épidémie à virus Ebola, en effet, la Russie n’avait pas hésité, à dépêcher de médecins à Conakry pour expérimenter un vaccin contre le virus. La Russie avait aussi investi 10 millions de dollars dans la réalisation d’un centre de recherche en épidémiologie et microbiologie en Guinée.Mais c’est surtout sur le secteur minier que les échanges entre les deux parties s’appesantiront. Car Alpha Condé débarque à Moscou avec dans sa mallette plusieurs projets devant être boostés par la compagnie Russky Alumini (Rusal).Présent actuellement sur un projet d’exploitation de bauxite à Kindia, environ 130 km à l’est de Conakry, Rusal dispose aussi d’une raffinerie d’alumine Friguia dont les activités sont à l’arrêt depuis 2012.Pour la relance de cette unité de production d’alumine, première du genre en Afrique, la compagnie russe avait contraint les autorités guinéennes à signer, ratifier et promulguer l’annexe 12 à la convention de Dian-Dian. Un autre projet de bauxite qui prévoit l'exploitation d'une mine dans la région de Boké, au nord de la Guinée, d’une capacité annuelle de 3 millions de tonnes an avant le 31 décembre 2017. Avec possibilité d’extension de la production jusqu’à 12 millions de tonnes.Cet accord, faut-il souligner, oblige la compagnie russe à réhabiliter l’usine d’alumine Friguia à compter du 10 janvier 2017 et à envisager l’extension de sa capacité de production dans les années suivantes.Pour Conakry, sa part de contrat a été exécutée après l’adoption du document par le parlement et sa promulgation par le président de la République. Il reste désormais aux partenaires russes, souvent très lents dans le respect de leurs engagements, à les mettre en oeuvre le plus rapidement possible.

Par Ougna Elie Camara (Conakry, correspondance)
Le 15/06/2016 à 23h56