On ignore le temps que va durer l’audit technique des installations lancé officiellement le vendredi dernier. La seule certitude dont on dispose pour l’heure est que son lancement donne une lueur d’espoir à la ville de Fria, plongée dans une détresse depuis l’arrêt de la raffinerie, à cause en partie de la dépendance de ses installations électriques, son système d’adduction d’eau potable et d’autres activités connexes à l’usine.
Des observateurs n’avaient pas hésité à tirer la sonnette d’alarme sur «une catastrophe humanitaire» dans cette cité industrielle au passé radieux.
A l’occasion du lancement de l’audit, les autorités guinéennes qui peinaient à dissimuler leur enthousiasme ont insisté sur la protection des investissements privés dans le pays en vue d’en faire une nation attrayante.
Le ministre d'Etat à la Présidence chargé des questions d’Investissements et des Partenariats public-privé, Ibrahima Kassory Fofana, est allé un peu plus loin, en brocardant le syndicat à l’origine de la grève ayant conduit à la fermeture de la raffinerie, il y a quatre ans.
«Le blocage des activités de Friguia a été, hélas, l’œuvre des syndicats. Ce n’est pas le gouvernement ni Rusal qui a décidé d’arrêter Friguia. Ce sont nos enfants, nos frères qui, par un syndicalisme irresponsable ont conduit à la fermeture de Friguia», a-t-il affirmé.
Il faut rappeler que Friguia est la première raffinerie d’alumine sur le continent africain. Elle employait 1200 personnes L’évaluation en cours fait suite à la signature en avril dernier d’un accord entre Rusal et le gouvernement guinéen pour la relance de l’unité.
Cet accord prévoit le démarrage des travaux de réhabilitation à partir de début 2017 et la relance de l’usine au plus tard en avril 2018.
Sa capacité projetée varie entre 550.000 et 600.000 tonnes d’alumine. L’accord prévoit une extension de la production à un million de tonnes à partir de 2024.