Guinée: à la veille du Ramadan, les denrées de première nécessité intouchables

VidéoAlors que le Ramadan approche, les marchés guinéens deviennent de plus en plus chers. Les femmes, principalement les commerçantes, disent ne plus pouvoir tirer profit de leurs activités.

Le 21/03/2022 à 12h11

Au grand marché de Sonfonia gare, c'est la même musique! Chères, hors de prix. Les denrées de première nécessité connaissent en effet une importante hausse qui n'est pas sans conséquences, sur les commerçants eux-mêmes. A l'image de Marie Kolié, la soixantaine proche, impossible de joindre les deux bouts pour cette maman, soutien de famille.

Et aujourd'hui, il est surtout question d'identifier les raisons de la hausse des prix sur le marché qui fait autant de malheureux. Et là, pas besoin de creuser longtemps, les raisons semblent évidentes, informe Mabinty Sylla, vendeuse au marché de Sonfonia: "Je quitte chez moi tous les jours à 5h pour espérer avoir un sac de tomate à prix raisonnable.

Mais même là, c'est impossible. Les prix varient entre 200.000 et 300.000 francs guinéens". Dans ce marché, il n'y a pas que le riz, sucre, huile, entre autres produits devenus chers. Chez les vendeuses de poissons, c'est là aussi pareille. Les prix explosent.

Et la colère est perceptible, note Fanta Diallo. «Aujourd'hui, il est impossible de qualifier notre souffrance! Le poisson est devenu si cher qu'il est inaccessible à de nombreux Guinéens. Nous venons et rentrons avec nos poissons. Toute ma famille compte sur moi, mon père, ma mère, tout le monde. Nous allons au marché de Keniyen, puis essayons de revendre ici, aucun intérêt à la fin. Le carton de poisson se vend aujourd'hui entre 700.000 et 600.000 ce que nous achetions avant à 200.000», dit-elle.

Aujourd'hui, la principale inquiétude, c'est que les prix risquent de grimper encore avec l'arrivée du mois de Ramadan. A ce titre, la mauvaise foie des commerçants est débat! A ce sujet, la commerçante Mabinty Sylla n'y va pas de main morte. «Les commerçants attendent toujours l'arrivée du mois de Ramadan pour augmenter les prix, tu vois. Alors que c'est durant ce mois que les gens doivent chercher des bénédictions. C'est en ce moment tu entends des produits qui valent 1 millions, 500.000 ou 300.000», estime-t-elle.

Il convient de rappeler que ces derniers jours la junte a entamé des concertations avec les opérateurs économiques pour voir comment ramener les prix à un niveau raisonnable. Reste à savoir si cela suffira pour régler le problème.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 21/03/2022 à 12h11