A travers cette initiative, Bah Oury, exclu de l’UFDG en février dernier pour sa position politique jugée non conforme à celle d’un véritable opposant, espère s’ouvrir un boulevard à l’effet d’engager des poursuites judiciaires contre son ancien compagnon Cellou Dalein Diallo, devenu aujourd’hui son ennemi juré.Dans une correspondance adressée au président du parlement, les avocats de Bah Oury, ont justifié cette demande par le rejet d’une plainte déjà formulée à l’encontre de Diallo pour «tentative d’assassinat, dénonciation calomnieuse coups et blessures volontaires sur les personnes».Une plainte qu’ils avaient introduite après l’exclusion de leur client de l’UFDG et l’assassinat d’un journaliste au siège de leur parti en février.En faisant recours au Parlement pour faire sauter l’immunité de l’ancien Premier ministre, ils espèrent se conformer à l’article 65 de la Constitution guinéenne. Celui-ci stipule : «Aucun député ne peut, hors session, être arrêté ou détenu qu’avec l’autorisation du Bureau de l’Assemblée nationale, sauf le cas de flagrant délit, de poursuites autorisées par l’Assemblée nationale ou de condamnation définitive».Ainsi, ils demandent au chef du législatif de soumettre un vote aux députés de l’Assemblée nationale, en vue d’autoriser le Procureur à engager des poursuites pénales à l’encontre Diallo. «Nous pensons que le mot immunité n’est pas synonyme d’impunité», soulignent-ils.Les supporters du chef de file de l’opposition rient sous cap. Pour eux, demander la levée de l’immunité du principal opposant du pays est une idée saugrenue.Fidèle parmi les fidèles, le président du groupe parlementaire UFDG, Fodé Oussou Fofana, a déjà parié sur l’échec de cette procédure dans la mesure où «la Guinée n’est pas une république bananière».Les juristes non plus ne vendent pas cher cette demande. Tout en estimant que le plaignant n’a pas la qualité requise pour demander la levée d’une immunité parlementaire, puisque la constitution guinéenne ne donne mandat en la matière qu’à un Officier de police Judiciaire ou le Procureur de la République de saisir le Procureur général près la Cour d’appel, ils rappellent aussi que les étapes ont été brulées.Pour le collectif des avocats de Bah Oury, en autorisant le vote pour la levée de cette immunité, le président de l’Assemblée nationale n’aura fait que le devoir attendu par le peuple guinéen.Quoi qu’il en soit, les hostilités semblent reprendre de plus belle au sein du principal parti de l’opposition en Guinée.
Le 24/06/2016 à 17h56