Guinée. Campagne présidentielle: le convoi du Premier ministre caillassé, selon le gouvernement

Ibrahima Kassory Fofana, Premier ministre de la Guinée.

Ibrahima Kassory Fofana, Premier ministre de la Guinée. . DR

Le 30/09/2020 à 14h19, mis à jour le 30/09/2020 à 14h19

Le convoi du Premier ministre guinéen et directeur de campagne pour la réélection d'Alpha Condé à la prochaine présidentielle a été attaqué à coups de pierres mardi dans une région favorable au chef de file de l'opposition, a indiqué le gouvernement mercredi.

Le cortège d'Ibrahima Kassory Fofana a essuyé des jets de pierres mardi après-midi à Labé et mardi soir à Dalaba, dans la région du Fouta-Djalon (centre), bastion de Cellou Dalein Diallo, principal adversaire annoncé du président sortant à l'élection du 18 octobre, a dit le gouvernement dans un communiqué.

Des occupants des véhicules ont été blessés, a-t-il dit.

Le parti de Cellou Dalein Diallo, l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), s'est dit étranger aux incidents, s'ils sont confirmés, et a dénoncé une "manipulation". Aucune confirmation n'a pu être obtenue de source indépendante.

Ousmane Gaoual Diallo, un responsable de l'UFDG, a émis des doutes sur la réalité de ces incidents et dit dans la presse que l'UFDG n'avait rien à voir avec eux s'ils ont eu lieu.

La campagne a été précédée par des mois de tensions qui font craindre des violences autour de la présidentielle.

L'opposition au président a fait descendre à plusieurs reprises des milliers de Guinéens dans la rue pour faire barrage à un troisième mandat de Condé, élu en 2010 et réélu en 2015. Condé, 82 ans, a fait modifier la Constitution pour pouvoir se représenter en 2020.

La contestation a donné lieu à des heurts et a été plusieurs fois sévèrement réprimée. Des dizaines de civils ont été tués. Le collectif qui a mené la contestation avait annoncé une nouvelle mobilisation à partir de mardi. Mais les autorités ont interdit les manifestations autres que celles relevant, à leurs yeux, de la campagne.

Le gouvernement a dit voir dans les attaques contre le convoi du Premier ministre "un plan concerté pour saboter le processus électoral" et pour "préparer des actions encore plus violentes". Il a promis de réprimer ces agissements.

Cellou Dalein Diallo, l'une des figures de la contestation anti-Condé ces derniers mois, a rompu avec le collectif organisateur des manifestations en se présentant à la présidentielle alors que le collectif appelle au boycott.

Condé s'est signalé récemment par les accents guerriers et communautaristes qu'il a donnés à certains discours.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 30/09/2020 à 14h19, mis à jour le 30/09/2020 à 14h19