Guinée: la principale coalition de partis affiche de claires divergences avec la junte

Des représentants de la Coalition pour le progrès et la démocratie (Coped).

Des représentants de la Coalition pour le progrès et la démocratie (Coped).. DR

Le 13/11/2021 à 08h51

Une coalition menée par le principal chef de parti en Guinée, l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, a affiché de claires divergences avec la junte au pouvoir depuis le 5 septembre, s'inquiétant notamment de "l'absence de dialogue", selon un document consulté vendredi par l'AFP.

L'Alliance nationale pour l'alternance et la démocratie (Anad) dont le président est Cellou Dalein Diallo, chef de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), s'est réunie jeudi à Conakry et mis au jour des points de désaccord avec les militaires qui ont renversé le président Alpha Condé qui était au pouvoir depuis 2010, selon ce document.

L'Anad, formée de 23 partis et de plus 300 mouvements et associations, selon un de ses responsables, s'est prononcée pour "une transition réussie dans un délai raisonnable de 15 mois" alors que la junte n'a jusqu'à présent pas donné de date pour la remise du pouvoir aux civils.

L'Alliance "s'inquiète de l'absence prolongée de dialogue dans la conduite de la transition", ce qui, selon elle, "s'est fait sentir dans l'adoption de la charte et la mise en place du gouvernement de la transition".

Elle déplore ainsi les 15 places attribuées aux 181 partis politiques du pays dans le futur conseil national de transition, l'organe législatif à mettre en place.

L'Anad diverge aussi de la junte sur la désignation par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao) du diplomate ghanaéen Mohamed Ibn Chambas comme envoyé spécial en Guinée, lors de leur réunion à Accra le 7 décembre.

Elle "trouve nécessaire la désignation d'un émissaire international crédible et dédié à la cause Guinée" pour prévenir d'"éventuelles crises qui pourraient venir de l'aggravation des désaccords dûs au manque de dialogue" et pour "rassurer les partenaires techniques et financiers".

"La nomination d'un envoyé spécial ne nous paraît ni opportun(e) ni urgent(e) dans la mesure où aucune crise interne de nature à compromettre le cours normal de la transition n'est observée", avait écrit le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition en Guinée et auteur du putsch du 5 septembre, dans une lettre au président ghanéen Nana Akufo-Addo, également président en exercice de la Cédéao.

Le colonel Mamady Doumbouya a depuis prêté serment en tant que président pour une période de transition à la durée et au contenu toujours inconnus.

Il a nommé le 6 octobre un Premier ministre de transition en la personne de Mohamed Béavogui, un ancien sous-secrétaire général des Nations unies qui a ensuite mis en place un gouvernement de 27 membres.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 13/11/2021 à 08h51