Avec plus de 6,2 millions d'hectares de terres arables et des ressources en eau abondantes, l'agriculture guinéenne peine toujours à se développer. C'est dans cette perspective qu'une journée porte ouverte s'est ténue la semaine dernière dans la préfecture de Kindia, en Basse Guinée. Ceci, pour expliquer de manière pratique aux paysans les techniques adéquates sur l'utilisation des semences et des fertilisants pour un meilleur rendement.
Aujourd'hui, les experts guinéens de l'agriculture restent unanimes, si ce secteur n'avance que très peu, c'est surtout à cause de la pérennisation de certaines pratiques nocives à la terre.
Lire aussi : Vidéo. Un journaliste guinéen passionné d'agriculture fait bouger les lignes
Mame Niang, expert sénégalais, venu assister les paysans de la Basse Guinée, estime que la mauvaise application de l'engrais a des conséquences négatives sur les rendements.
«Nous avons pu constater certains obstacles qui font que l'agriculture guinéenne a du mal à décoller. Les producteurs utilisent les pratiques qui sont dépassées de très loin. La Guinée est une zone où il pleut beaucoup, il y a beaucoup d'eau et beaucoup d'humidité, donc il y a énormément de problèmes phytosanitaires. Le contrôle des maladies et des ravageurs est un autre problème. Et nous avons des problèmes de disponibilité des intrants de qualité. D'un autre côté, une chose qui n'est pas singulière à la Guinée, c'est l'utilisation des fertilisants. Les fertilisants classiques que tout le monde connaît, ce sont les NPK et l'urée qui sont dans tous les programmes de nos États d'une manière générale, mais malheureusement ces produits ne sont pas complets», a-t-il précisé.
Ainsi, la décision est prise. Amadou Tidiane Diallo, directeur général de l'entreprise agricole ETA, croit que c'est le moment d'aider les paysans guinéens à accroître considérablement leur rendement à l'hectare, à l'image des autres pays de l'Afrique de l'ouest.
Lire aussi : Vidéo. Sénégal: l'agriculture urbaine et hors sol pour assurer un revenu régulier aux femmes
En parlant seulement de la culture de la tomate, on doit changer la donne pour que le paysan arrive à obtenir 50 tonnes minimum à l'hectare. Ça se fait actuellement au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso». Aujourd’hui, les difficultés d'accès au foncier, aux intrants agricoles de qualité, au financement, rendent le travail des producteurs difficile. La principale raison demeure liée au changement climatique. Il faut noter que 65% de la population guinéenne est rurale et vivent essentiellement de l'agriculteur.