Guinée: la junte suspend l'activité sur l'immense gisement de fer de Simandou

Simandou

Simandou. DR

Le 11/03/2022 à 11h05, mis à jour le 11/03/2022 à 11h06

Le chef de la junte guinéenne Mamady Doumbouya, a ordonné la cessation de toute activité sur le site de l'immense gisement de fer de Simandou, pour réclamer que les intérêts de la Guinée soient "préservés" par les exploitants.

Selon le compte-rendu du conseil des ministres, publié jeudi soir, «le président de la transition a rappelé qu’il avait demandé la mise en oeuvre de l'exploitation du gisement de Simandou en tenant compte des intérêts de la Guinée».

«Malheureusement, à ce jour, malgré sa requête qui date de décembre 2021, il n'y a pas eu de progrès», poursuit le texte, avant de conclure: «Il a donc instruit la cessation de toute activité sur le terrain en attendant les réponses aux questions posées aux divers acteurs et la clarification du mode opératoire dans lequel les intérêts de la Guinée seront préservés».

Le chef de la junte n'a pas précisé quelle était la teneur de ses demandes au exploitants du site, dont l'exploitation est entravée de longue date par des soupçons de corruption et par le volume élevé des investissements à réaliser.

Les blocs 1 et 2 du gisement, situé dans le sud-est de la Guinée, ont été attribués à la Société minière de Boké (SMB), un consortium formé de sociétés asiatiques et guinéennes.

Sur le terrain, la SMB a commencé à construire des infrastructures en vue de l'acheminement du minerai vers la mer pour son exportation.

Les blocs 3 et 4 de Simandou sont attribués à Rio Tinto, groupe minier anglo-australien, et au Chinois Chalco, qui en sont à la phase exploratoire.

L'ensemble du projet représente plusieurs milliers d'emplois directs.

Selon des experts, la Guinée pourrait disposer des plus importantes réserves mondiales non exploitées de fer à haute teneur, parmi d'autres ressources naturelles et minières considérables (bauxite, or, diamants, capital hydrologique), mais celles-ci n'empêchent pas le pays d'être très pauvre.

L'ampleur des travaux à entreprendre dans un pays souffrant d'infrastructures vétustes ou inexistantes a fait obstacle à l'exploitation de Simandou, situé dans une région enclavée. Mais Simandou est aussi affligé par la corruption réputée chronique en Guinée et par des années de querelles sur les droits miniers. Même l'apparition du virus Ebola a affecté l'exploitation.

Le colonel Doumbouya, qui s'est fait investir président le 1er octobre, a fait de la lutte contre la corruption l'un de ses grands combats.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 11/03/2022 à 11h05, mis à jour le 11/03/2022 à 11h06