Guinée: au moins un mort lors de manifestations pour l'eau et l'électricité

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Le 14/09/2017 à 07h32, mis à jour le 14/09/2017 à 11h34

Les heurts entre manifestants et forces de l'ordre mercredi à Boké, une ville du nord-ouest de la Guinée, ont fait au moins un mort et une trentaine de blessés. Les manifestants réclament le raccordement à l'eau et à l'électricité.

Un jeune homme a été tué et une trentaine d'autres personnes blessées mercredi dans une ville du nord-ouest de la Guinée au cours de heurts entre des manifestants réclamant le raccordement à l'eau et à l'électricité et les forces de l'ordre, ont annoncé des témoins et des sources hospitalières.

Le jeune homme tué, Etienne Kamano, 25 ans, "a reçu une balle dans la tête" pendant cette manifestation qui a viré à l'émeute à Boké, a raconté le Dr Bernard Léno, le chef du service des urgences de l'hôpital de cette ville située à quelque 300 km au nord-ouest de la capitale Conakry.

Vingt-neuf autres personnes, blessées, dont deux policiers et trois gendarmes, étaient soignées au même endroit, selon une source hospitalière.

Les manifestations ont débuté mardi de façon pacifique jusqu’au déploiement mercredi des forces de l’ordre, selon des habitants de Boké.

"Nous voulons du courant, de l'eau, de l'emploi pour les jeunes... Nous avons faim alors que notre région renferme les 2/3 de la surface bauxitique de la Guinée", a déclaré l'un des manifestants, Thierno Sow, joint de Conakry par l'AFP.

Malgré la richesse du sous-sol de la Guinée en bauxite, or, diamant et minerai de fer, plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, avec moins d'un euro par jour, selon l'ONU.

"Nous avons trouvé ce matin la ville quadrillée par des forces de police et de gendarmerie venues de Conakry", a expliqué un autre habitant de la ville, Aly Soumah.

Selon lui, "cette irruption surprise a mis en colère les jeunes, qui ont commencé à se regrouper dans le centre-ville avant de jeter des cailloux".

Les manifestants ont ensuite "attaqué et vandalisé une brigade de gendarmerie et deux véhicules de la police et mis à sac un hôtel", a dit un autre témoin.

Les forces de l'ordre ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène et à l'aide de matraques avant de tirer à balles réelles, a raconté Mahfouz Sow, un responsable d'une association de la société civile.

Selon la gérante d'un restaurant, Maguérite Bourré, "toute la ville est restée paralysée les commerces, les stations-service, les transports... rien n'a fonctionné".

Des tirs sporadiques étaient encore entendus en soirée dans le centre-ville, a déclaré à l'AFP un vétérinaire, Ousmane Diallo.

"Nous voulons sauver ce qui peut l'être, ce qui est en train de se passer à Boké n'est pas souhaitable, le courant peut manquer dans un endroit mais ce n'est pas comme ça qu'il faut revendiquer", a réagi auprès de l'AFP le gouverneur de la région de Boké, le général Siba Lohalamou.

"Nous demandons aux populations un peu de civisme et de tolérance", a-t-il ajouté, assurant que "le problème" allait être réglé.

"La centrale de Boké a enregistré une panne dans la nuit du 4 au 5 septembre", a quant à lui expliqué à l'AFP l'administrateur de la Société d’électricité de Guinée, Abdenbi Attou, qui a promis un retour du courant "dans les meilleurs délais".

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 14/09/2017 à 07h32, mis à jour le 14/09/2017 à 11h34