Février s'annonce chaud dans l'enseignement,en raison des menaces de grève proférées par l'un des troublions du milieu syndical, Aboubacar Soumah. Certes, ses rivaux ont réussi à se débarasser de lui, mais il promet de revenir les hanter.
Suspendu, puis restauré en novembre dernier suite au déclenchement de la grève, il a été finalement exclu du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) avec d’autres camarades. Le meneur, deuxième secrétaire général du mouvement, a pourtant eu le temps d’asseoir sa popularité, acquise lors de la dernière grève des enseignants. Fort de cette popularité, il fait fi de son exclusion et annonce une grève illimitée des enseignants dès le début du mois de février. Il accuse ses collègues de recevoir de l’argent du gouvernement pour les exclure. «Mais c’est nous qui allons les exclure», promet-il contre ses adversaires. «Ils ont pris cette décision pour justifier l’utilisation de l’argent qu’ils ont reçu du gouvernement. Heureusement que le SLECG n’est pas la propriété d’un secrétaire général, ni d’un groupe d’hommes», a-t-il renchéri.
En novembre dernier, quand Soumah avait déclenché la grève des enseignants pour réclamer entre autres un salaire minimum de 8 millions de francs guinéens (800 euros), il avait été suspendu par l’USTG pour sa «décision unilatérale». Mais, la grève, minimisée par le gouvernement et critiquée par les centrales syndicales, avait fini par prendre une allure qui imposait aux centrales syndicales de restaurer Soumah en vue de négocier avec lui. La levée de sa suspension n’avait pourtant produit aucun effet sur la suite de la grève. Il a fallu l’implication des leaders religieux pour que le mouvement soit suspendu.
Le gouvernement n’a cependant pas respecté son engagement quant au paiement en décembre dernier d’une première partie des augmentations obtenues en février 2017. «Les 20% n’ont pas été payés comme convenu», indiquait Soumah en décembre dernier. En dépit de cette déception, le leader syndical a appelé à maintenir les deux mois moratoires (décembre et janvier) accordés au gouvernement. Et il a profité de ce temps pour faire adhérer les enseignants des écoles réticentes au SLECG et réorganiser les structures de base de la plateforme syndicale. Soumah a ainsi dépêché des missions syndicales dans les préfectures du pays. Objectif: se faire élire à la tête du SLECG lors du prochain congrès prévu en février.
Il estime donc que c’est en prévision du congrès électif de février prochain que ses adversaires ont pensé l’exclure. En tout cas, avec cette suspension de Soumah, le syndicat risque l’implosion.