Est-ce le début d'un bras de fer entre le pouvoir et les commerçants? En tout cas, au marché de Koloma, un des plus grands de la capitale Conakry, administrateurs et commerçants, illégalement installés en bordures de route, ne semblent plus parler le même langage.
Ici des murets ont été construits pour éloigner autant que faire se peut les commerçants de la voie principale qui permet d'accéder à ce lieu de commerce. Mais, apparemment, la formule ne marche pas. Zeynab Barry, vendeuse de poisson est complètement sortie du cadre autorisé pour le commerce. Aujourd’hui, c’est presque sur la route principale qu’elle a décidé de mettre son étal. Sa raison n’est pas seulement d’ordre économique: «Je n'ai pas de place à l'intérieur du marché pour vendre mes produits. Donc, je suis obligée de venir ici, hors du marché, en bordure de route pour écouler ma marchandise. Ils ont tous des places qui leur sont propres à l'intérieur, mais il n’y a rien pour nous là-bas».
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Dans le marché, un coup d'oeil rapide permet d'évaluer de près l'ampleur du problème et surtout vérifier les propos des vendeuses rencontrées en bordure de route. La présidente du marché de Koloma, Fatoumata Diallo, est sur les lieux et livre un précieux témoignage qui prend à contre pied les précédentes déclarations recueillies chez celles qui squattent la voie principale.
«Dans le nouveau hangar (un vaste hall de vente, Ndlr), c'est à moi-même qu’on a confié la mission d’installer les gens. Nous avons récemment discuté avec la commune qui a autorisé l’installation de ces dames trouvées sur la route contre zéro franc. De toutes ces dames qui se trouvent dans le hangar personne ne vous dira qu'elle paye un seul franc.
Exceptionnellement, il n'y a que celles qui ont une forte clientèle qui paie. Nous avons aussi demandé aux dames auxquelles des places ont été sous louées de venir nous voir dès qu'il y a désaccord entre elles et les propriétaires de places».
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A rappeler que sous le régime du président Apha Condé qui refuse toujours de démissionner, les emprises des routes avaient été déguerpies. Cela n'a duré que quelques semaines, voire quelques jours, avant de voir les commerçants revenir. Finalement, la question se pose de savoir si le CNRD du président Mamadi Doumbouya réussira à libérer les emprises publiques. Pour l’instant, seule certitude, ce sera difficile, sans doute, très difficile.