Nous sommes à Cosa, chez le jeune Mamadou Lamarana Cissoko. Aujourd'hui, pas d'école pour ce lycéen en classe de terminale. Ici, c'est sa place. A l'image de plusieurs autres jeunes, il s'est lancé un nouveau défi, celui de gagner de l'argent en exerçant une activité pour laquelle il a une passion.
Ils promettent aux Guinéennes des mains et pieds sublimés, en quelques instants, grâce à leurs dessins au henné. Le geste requiert une forte concentration, nous explique Mamadou Lamah Cissoko : «là vous voyez le henné. C'est ça que nous prenons et nous mélangeons dans un plastique. Et avec un petit bout, nous nous mettons à dessiner. Chacun y va avec sa création. Ensuite ça devient très joli».
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Futés, ces jeunes ont quasiment tous appris cette pratique sur le tas. Et ça fait des heureuses. Pour ces jeunes Guinéennes, impossible d'organiser ou participer à une cérémonie sans être passées par là, dit Salimatou Sow, «J'aime venir ici pour me faire faire des dessins sur les mains et pieds. Ça me rend très belle. Ils font un boulot extraordinaire, assez joli. Ce qui fait que ça me rend heureuse de venir ici. Lorsque je passe devant les gens, souvent ils regardent ces dessins».
Ces jeunes rentrent chez eux en moyenne avec au moins 20 dollars chacun par jour. Ce qui est non négligeable dans un pays comme la Guinée, où les jeunes sont souvent sans emploi et où il faut donc être débrouillard. Mais pour eux aujourd'hui, c'est plus qu'un simple gagne-pain, cette activité est devenue une profession. Souvent les week-ends, moment choisi pour les cérémonies à Conakry, ces professionnels du henné sont très pris pour habiller de leurs créations mains et pieds. Seuls risques pour ces jeunes, l'école ne semble plus être une priorité.