«Thierno Mamadou Diallo a été tué d'une balle dans la tête», a déclaré à l'AFP Halimatou Diallo, sœur de la victime. La justice et la police ont confirmé la mort d'un jeune de 19 ans et assuré qu'une enquête serait ouverte.
Il s'agit d'un des premiers morts dans un contexte de confrontation entre manifestants et forces de sécurité depuis la prise du pouvoir par le colonel Mamady Doumbouya le 5 septembre 2021.
Les deux dernières années avant le renversement du président Alpha Condé avaient été marquées par les manifestations politiques contre un troisième mandat de M. Condé et par la répression de la contestation. Des dizaines de civils avaient été tués, selon les organisations de défense des droits humains qui ont à plusieurs reprises dénoncé l'usage excessif de la force et l'impunité de la police et de la gendarmerie.
La Guinée n'a quasiment plus connu d'agitation depuis septembre 2021. Mais l'annonce cette semaine d'une hausse du prix de l'essence a provoqué des mouvements de protestation localisés.
Selon ses proches, Thierno Mamadou Diallo a été touché alors qu'il circulait dans le quartier de Hamdallaye, dans la banlieue de Conakry, où des jeunes manifestaient contre la hausse du prix du carburant.
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Au passage d'un convoi de policiers et de gendarmes, des jeunes «ont commencé à jeter des cailloux sur les agents de l'ordre; dans la confusion mon frère a pris une balle dans la tête», a dit sa soeur Halimatou.
Une soeur adoptive, Tahirou Diallo, a également déclaré que son frère était étranger à la manifestation. Il était selon elle sorti pour faire une course et «c'est sur le chemin de retour qu'il a pris une balle».
«J'ai appris avec amertume le décès d'un jeune du nom de Theirno, âgé de 19 ans, mort dans des circonstances non encore élucidées», a dit à la presse le procureur général, Alphonse Charles Wright. Il a dit avoir donné des instructions pour déterminer la cause du décès.
«On ne connaît pas encore les circonstances dans lesquelles cela est arrivé, nous allons ouvrir une enquête», a dit à l'AFP le porte-parole de la police, le lieutenant Mory Kaba.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition qui a combattu l'ex-président Condé, a estimé dans un communiqué que «la répression sanglante» des manifestations de mercredi tranchait avec le discours initial du colonel Doumbouya, qui «s'était engagé à ne pas commettre les mêmes (tueries) que ses prédécesseurs».
Le colonel s'est fait proclamer chef de l'Etat. La junte a annoncé le 13 mai l'interdiction de toute manifestation sur la voie publique pendant les trois ans censés précéder un retour des civils au pouvoir.