«En voyant les résultats de ces examens nationaux, nous n’avions que deux choix : faire un repêchage et continuer ainsi la politique de l’autruche ou dire la vérité au peuple de Guinée», a déclaré lundi à la presse le ministre guinéen de l'Education, Guillaume Hawing.
Ces mauvais chiffres «confirment le très faible niveau de notre système éducatif» et sont «le reflet de la déliquescence à outrance de l'école guinéenne», a-t-il affirmé.
Les résultats du bac étaient abondamment commentés sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes les jugeant «catastrophiques».
L'école guinéenne a «un déficit criant de 20.000 enseignants. Des enseignants sont dans des classes multigrades» avec des élèves de niveaux différents dans une même salle de classe. D'autres «enseignent quatre matières» à la fois à différentes classes, a expliqué mardi à l'AFP Pépé Balamou, secrétaire général du syndicat national de l'éducation, un des plus représentatifs du pays.
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Les mauvaises performances des élèves s'expliquent aussi par le «manque de tables, de bancs, de bibliothèque et de laboratoire, les effectifs pléthoriques et des enseignants qui ne suivent aucune formation didactique et pédagogique», a-t-il ajouté.
Les candidats à l'entrée en sixième et au brevet ont cette année à peine mieux fait que ceux du bac, avec respectivement 17% et 15% d'admis. Le ministre de l'Education a annoncé notamment l'organisation de sessions pour améliorer le niveau des professeurs et le recrutement de nouveaux enseignants.
La Guinée est dirigée depuis le 5 septembre 2021 par une junte qui a renversé le président Alpha Condé qui était au pouvoir depuis plus de 10 ans. La junte s'est engagée à remettre le pouvoir à des civils élus dans trois ans, un délai rejeté par les Etats ouest-africains.
Malgré les richesses de son sous-sol, la Guinée est un des pays parmi les moins développés au monde. Elle a été dirigée pendant des décennies par des régimes autoritaires ou dictatoriaux depuis son indépendance de la France en 1958.