Les épreuves écrites du baccalauréat d’enseignement général se sont déroulées du 30 mai au 3 juin 2022 au Cameroun. 137.541 candidats ont pris part à cet examen qui couronne la fin de l'enseignement secondaire et donne accès aux universités et aux grandes écoles de formation du pays et d’ailleurs. Le baccalauréat d’enseignement général s’obtient au Cameroun après 7 ans d’études dans le secondaire, soient 4 ans au premier cycle et 3 autres au second cycle. Il s’obtient en classe de terminale, série scientifique ou série littéraire. Avant d’atteindre la classe de terminale, il faut braver le probatoire en classe de première.
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Ne réussit donc pas au baccalauréat qui veut, mais qui peut, car les unités d’enseignement sont tellement vastes et difficiles qu’il faut avoir des connaissances requises pour décrocher ce sésame. Le baccalauréat, l’on s’en vante lorsqu’on est admis. Malheureusement, ce diplôme perd progressivement sa valeur intrinsèque. Les familles ne sont plus émues lorsque leurs enfants réussissent à cet examen, alors qu'auparavant, elles organisaient des festivités à chaque occasion.
«Je me souviens bien, notre père avait égorgé deux porcs lorsque mon grand-frère a réussi au BAC et ma grande sœur au BEPC. A cette occasion, mon père avait invité tous ses amis du village et d’ailleurs. C’était la fête chez nous», témoigne une dame rencontrée dans un supermarché à Yaoundé. A ce jour, une telle image est difficile, voire impossible, à voir, car le baccalauréat a perdu son prestige d'antan. Certains observateurs accusent tout d’abord la qualité de l'enseignement dispensé dans les établissements scolaires.
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Pour eux, le niveau réel des élèves a tellement baissé que le diplôme n’est plus le reflet des connaissances accumulées durant le cursus scolaire. «Il faut les entendre s’exprimer en français pour comprendre qu’ils ne valent absolument rien par rapport à nous qui avons fait la vraie école. Certains bacheliers d’aujourd’hui ne peuvent pas rédiger un texte cohérent et surtout sans faute», relève un instituteur retraité rencontré dans une gare routière à Yaoundé.
D'autres personnes pensent que le baccalauréat a perdu sa valeur dès lors qu’il n’ouvre plus directement les portes de l’emploi. «Les enfants sont obligés de subir des formations professionnelles pour être utiles à la société alors qu’avant, il fallait avoir un simple brevet d’études du premier cycle pour trouver un emploi», nous a confié une autre personne.