Vidéo. Mali: entretien exclusif avec la grande diva du Wassoulou, Oumou Sangaré

Le360 Afrique/Djemba.

Le 26/12/2020 à 16h13, mis à jour le 27/12/2020 à 12h42

VidéoOumou Sangaré a accordé un entretien exclusif à Le360 Afrique. La grande diva malienne revient sur sa carrière qui l’a hissée sur la scène internationale. Elle parle aussi de son répertoire, des difficultés des femmes africaines, des artistes africains à l’heure du numérique et de ses projets.

Oumou Sangaré, née à Bamako, la capitale du Mali en 1969, et originaire de Madina Diassa, dans le Wassoulou profond, est aujourd’hui l’une des grandes figures de la musique malienne et dont la voix a depuis longtemps dépassé les frontières du pays.

Dans cet entretien à Le360 Afrique, la grande diva malienne aborde plusieurs sujets: son enfance, sa musique et ses albums, son combat pour les femmes et contre les tabous de la société malienne, les difficultés des musiciens maliens face au numérique, ses activités hors musique et ses projets musicaux.

Après une enfance difficile marquée par un combat quotidien pour survivre, ce qui a certainement contribué à la façonner, Oumou Sangaré a suivi rapidement les traces de sa mère qui était aussi chanteuse lors des baptêmes et des mariages.

Chantant dans les rues bien avant ses 18 ans, elle fut repérée par Lamine Sidibé, directeur de l’Ensemble instrumental du Mali, avant de rejoindre Djoliba Percussion, le groupe de Bamba Dembélé, où se trouvait déjà Toumani Diabaté.

C’est en 1989, après quelques réticences, qu’elle a débuté l’enregistrement de son premier album «Moussoulou» («Les Femmes») à Abidjan, en Côte d’Ivoire, sorti en janvier 1990. Celui-ci fait dès sa sortie un carton en Afrique de l’Ouest et dans les pays où réside une forte communauté de la diaspora malienne, en France et en Afrique centrale.

Dans cet album comme dans les 8 que compte sa riche carrière, elle chante de la société malienne et les tabous de celle-ci qu’elle dénonce. Oumou Sangaré critique la société malienne très conservatrice et aborde dans ses chansons des sujets que jusque là personne n’osait aborder en public. Elle fustige la polygamie, les mariages forcés et aborde le sujet tabou de la sensualité comme dans la superbe chanson «Diaraby Néné» («Les frissons de la passion»).

La musique de cette chanson, tout en gardant le côté traditionnel et rural de sa région natale, est un mélange de tradition avec des instruments du terroir et de modernité groove funk.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 26/12/2020 à 16h13, mis à jour le 27/12/2020 à 12h42