Le Nianan Koulou occupe une place très importante dans l’histoire de la région de Koulikoro et remonte au XIIIe siècle. Il existe à cet endroit, deux montagnes, l'une symbolisant le mâle et l'autre la femelle dans la croyance tradionnelle malienne. C’est en ce lieu que sont conservées les fétiches de l’empereur du Sosso, Soumaoro (ou Soumagourou) Kanté, qui s’y était réfugié suite à sa défaite face à Soundiata Keita lors de la bataille de Kirina en 1235. La famille Diarra en est la dépositaire, la gardienne de la sacralité du site.
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Le Nianan Koulou est un cadre de transmission et d’éducation pour les habitants, qui y attachent une grande valeur symbolique. Les autochtones organisent, chaque année, une fête rituelle en son honneur afin de perpétuer une tradition séculaire, source de protection, de prospérité et de fécondité.
Il faut dire que ce bien culturel et naturel est un facteur d’intégration de toutes les couches sociales de Koulikoro. C’est conscient de son envergure historique et culturelle que les autorités maliennes l’avaient classé dans l’inventaire du patrimoine national en 2001, et lui avaient donné un contour juridique lui permettant une sauvegarde impliquant sa pérennisation et sa valorisation au fil des générations.
Aujourd’hui, la population de la cité capitale du Méguétan constate avec amertume des pratiques humaines susceptibles de faire perdre la sacralité au site.