Vidéo. Mali: le business de l'exportation de peaux de mouton et vachette

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Le 29/08/2018 à 12h57, mis à jour le 29/08/2018 à 14h15

VidéoLe Mali est un grand producteur de peaux de bovins et de petits ruminants. La fête de Tabaski est un moment propice de collecte de peaux de mouton de sacrifice. Toutefois, du fait des carences en structures de transformation, les peaux de bovins sont exportées à l’état brut dans les pays voisins.

Au niveau de la sous-région ouest-africaine, le Mali possède l'un des cheptels les plus importants, avec plus de 11 millions de bovins, 20 millions de caprins et 15 millions d’ovins. Ce qui fait que le pays dispose d’un énorme potentiel de production, de viande, mais aussi de peaux et de produits dérivés. Jusqu'à 3,5 millions de peaux d’ovins et caprins et à plus de 500 000 peaux de bovins peuvent être produits chaque année.

Ainsi, au lendemain de la fête de Tabaski (Aid el Adha), ce sont plusieurs centaines de milliers de peaux qui sont collectées au Mali.

Jusqu'à une date récente, le Mali possédait une usine de tannerie qui était dirigée par les opérateurs chinois. Cette usine faisait la fierté des Maliens, car les pays de la sous-région se ravitaillaient en peau bien tannée à partir du Mali. Depuis sa fermeture, toutes les peaux sont exportées à l’étranger, travaillée et revendue très chère au Mali, au grand dam de ses artisans qui sont les grands perdants.

Aujourd'hui, seule une faible partie est traitée par les tanneries locales. Les personnes en charge de la collecte des peaux regrettent la faiblesse des structures de transformation des peaux et cuirs au Mali, notamment le tannage de cuirs de vachette.

Au niveau de la confection, une faible quantité est transformée localement, par des artisans, en chaussures, sacs, porte-monnaie, gardes-bijoux, etc.

Du coup, les peaux de bovins sont exportées vers des pays voisins: Ghana, Nigeria, Côte d’Ivoire, Sierra Leone, etc. Outre les transformations en cuir, les peaux sont aussi consommées dans ces pays, sous forme de gélatine, mais aussi dans des mets locaux. 

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 29/08/2018 à 12h57, mis à jour le 29/08/2018 à 14h15