Etats-Unis-Iran: la hausse du cours de l’or va profiter aux producteurs africains

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Le 09/01/2020 à 16h10, mis à jour le 11/01/2020 à 09h30

L’or a une fois de plus montré qu’il est une véritable valeur refuge. La crainte d’une escalade entre les Etats-Unis et l’Iran a poussé de nombreux investisseurs à se réfugier sur le métal jaune dont le cours a atteint son plus haut niveau depuis avril 2013. Une aubaine pour quelques pays africains.

On craignait une flambée des cours du pétrole suite à l’escalade américano-iranien. Surtout que cet épisode est intervenu alors que les cours de l’or noir étaient inscrits sur un trend haussier. Du coup, tout le monde s’attendait à une accélération du cours du baril. Ce ne fut pas le cas, même si le cours du baril de pétrole frôle la barre des 70 dollars.

Seulement, si le baril n’a pas flambé, la crise a au moins été bénéfique pour l’or, qui a démontré une fois de plus qu’il est et demeure une véritable valeur-refuge en cas de crise. Ainsi, le cours du métal précieux s’est établi, lundi dernier, à 1.588,13 dollars, soit son plus haut niveau depuis avril 2013, après avoir testé la barre des 1.600 dollars.

Il a depuis un peu reculé sous l’effet de la baisse des tensions et surtout des prises de bénéfices pour s’échanger, le mercredi 8 janvier, à 1572,29 dollars à Londres.

L’or, traditionnelle valeur de refuge, n’a cessé de monter au cours des derniers mois de l’année écoulée dans le sillage d’un contexte d’incertitudes politiques né de la montée de tensions au Moyen-Orient et particulièrement entre les Etats-Unis et l'Iran.

Et en période d’incertitudes politiques et financières, il n’y a pas mieux que l’or comme valeur de refuge. Ainsi, la crainte d'une chute des marchés boursiers pousse de nombreux investisseurs à acheter de l’or. C’est ainsi que des achats excessifs d’or sont remarqués et la tendance, constatée bien avant l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani le vendredi 3 janvier, va se poursuivre.

Outre le fait que le Moyen-Orient va encore cristalliser les tensions dans les mois à venir, Téhéran affiche aussi sa détermination à sortir petit à petit de l’accord sur le nucléaire après le désengagement américain de celui-ci. L'Iran a annoncé qu’il ne se sentait plus tenu par des limites sur l’enrichissement d’uranium de l’accord de 2015. En plus de ce risque, l’or est aussi porté par les crises financières que traversent de nombreux pays dont l’Argentine, le Liban,… où les achats d’or deviennent de plus en plus importants. Les agents économiques préférant se prémunir face à cette crise en se réfugiant derrière l’or.

La forte demande mondiale d’or, tirée notamment par les achats des banques centrales et des investisseurs financiers occidentaux à la recherche de valeurs refuges face à une instabilité politique, économique et sociale, devrait continuer à entretenir le trend haussier des cours du métal jaune.

D'ailleurs, les analystes de Goldman Sachs recommandent d'acheter l'or pour se couvrir contre les risques nés des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. En plus, la croissance économique atone et des taux d'intérêt en baisse plaident en faveur du métal jaune. La dépréciation attendue du dollar en 2020 milite également en faveur de l'or.

Ainsi, sur la période du 9 janvier 2019 au 9 janvier 2020, le cours de l’or est passé de 1.289,3 dollars à 1.572,29 dollars, soit une progression de 22% (ou une hausse de plus de 283 dollars).

Une situation qui sera bénéfique pour les principaux producteurs d’or, dont certains pays africains. Parmi ceux-ci figurent particulièrement l’Afrique du Sud, le Ghana, le Soudan et le Mali. Rappelons qu’en 2018, pour la première fois, l’Afrique du Sud avait perdu son rang de premier producteur d’or du continent en cédant la place au Ghana avec une production de 158 tonnes d’or, devant le Soudan (127 tonnes), l’Afrique du Sud (119 tonnes), le Mali (49 tonnes) et la Guinée (47 tonnes). D'ailleurs, l'indice des mines d'or d'Afrique du Sud est remonté à son plus haut niveau depuis 2011.

Reste qu’hormis l’Afrique du Sud, l’exploitation de l’or au niveau du continent est encore majoritairement le fait de multinationales qui bénéficient des avantages fiscaux considérables,...

Par Moussa Diop
Le 09/01/2020 à 16h10, mis à jour le 11/01/2020 à 09h30