Khadim Fall est un tailleur à Bamako dont les machines fonctionnent à l'éléctricité. Il a des dizaines de commandes à honorer à la veille de la fête de Korité ou Aïd el-fitr qui doit marquer la fin du ramadan dans une dizaine de jours. Mais, pour lui, c'est de plus en plus difficile de travailler à cause des coupures intempestives d'électricité constatées de jour comme de nuit.
Comme lui, ils sont des millions de Bamakois à faire les frais du déficit de productin d'électricité, surtout en cette période de canicule, où la température avoisine les 42 degrés.
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Outre les ateliers de tailleurs, certains centres de santé qui n’ont pas de groupe électrogène, les soudeurs métaliques, les boulangers, les restaurateurs ou encore les ménages vivent difficilement cette situation. Lasses des coupures répétitives, les populations crient leur désarroi. Une frustration qui se transforme de plus en plus en colère.
Des mouvements et associations ont donné le ton, la semaine dernière, des activistes et blogueurs ont pris l’initiative citoyenne d'organiser un sit-in devant la direction générale d’Electricité du Mali (EDM), un regroupement qui a été dispersé par la police avec des jets de gaz lacrymogène. De même, les figures de cette manifestation improvisée ont également été interpellées.
A la recherche de solution au problème d’Electricité au Mali, le ministre des Mines, de l’énergie et de l’eau, Lamine Seydou Traoré a effectué, cette semaine, une visite de 72 heures à Abidjan. C'était pour lui l'occasion de solliciter le concours du gouvernement ivoirien pour surmonter ce problème.
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Abidjan a pris l’engagement d’exporter l'électricité de l'équivalent d'une capacité de production de 30 mégawatts vers le pays frère, avec lequel il est interconnecté via des lignes de haute tension.
Il faut dire que depuis qu'il est à la tête de ce département de l'Energie, Lamine Seydou Traoré et ses équipes sont à pied d'oeuvre pour trouver les meilleures solutions au déficit de production d'électricité. Sauf, qu'en la matière, il n'y a pas de solution miracle. Il faut des investissements sur le long terme, notamment par la mise en place de centrales et le renouvellement du réseau de transport.
Dans ce sens, le gouvernement de transition privilégie deux options: le solaire comme type de centrales et les partenariats publics privés pour le financement, selon les confidence du ministre malien des Mines, de l'énergie et de l'eau à Le360. Néanmoins, il faudra aussi s'attaquer au chantier de la réduction de l'endettement de l'EDM. Une autre paire de manches.