Depuis le 9 janvier dernier, le Mali vit sous les sanctions de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Et c’est la population qui subit de plein fouet les conséquences économiques de ces sanctions imposées à la junte au pouvoir, entre augmentation des prix et début de pénurie.
Elles visent en effet à isoler le Mali au sein de la sous-région et le pays risque de se retrouver à court de liquidités, une situation qui pourrait rapidement conduire à l’asphyxie économique du pays.
Enclavé au cœur du Sahel, le commerce malien dépend grandement des ports ivoiriens et sénégalais, deux pays de la CEDEAO avec lesquels il ne peut désormais plus échanger. Seuls les carburants et les produits de première nécessité sont autorisés à passer les frontières des pays de la CEDEAO vers le Mali.
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Dès l’annonce des sanctions, certains commerçants ont augmenté le prix des produits comme le sucre, malgré la présence de deux sucreries au Mali, et de certaines céréales qui ne sont pourtant pas importées comme le sorgho, le maïs et le petit mil...
Suite à la fermeture du corridor Bamako-Dakar, le prix du ciment a lui aussi connu une augmentation pour afficher 125.000 FCFA (190 euros) la tonne aujourd’hui.
Face à la hausse des prix constatée dans différents marchés, les autorités de la transition ont mis en garde tous les commerçants qui essaient de profiter de la situation.
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Ainsi, beaucoup de commerçants ont simplement arrêté de vendre des articles, comme le sucre et le ciment pour éviter de se faire pénaliser par les autorités, quand d'autres détaillants ont baissé rideaux en attendant de voir plus clair. Ce qui aggrave la situation de pénuries.
Pour alléger quelque peu la situation, les autorités de la transition essaient d'exploiter les corridors Bamako-Conakry, Bamako-Nouakchott et Bamako-Alger pour l’approvisionnement du pays en produits concernés par les sanctions des deux organisations sous-régionales.