Mauvaise nouvelle pour le Mali. La Banque mondiale (BM) a suspendu tous ses décaissements à destination du pays ouest-africain. Dans un courrier daté du 14 avril 2022, le ministre malien de l’Economie et des finances, Alousséni Sanou, a informé les coordinateurs des projets et programmes financés par l’institution de Bretton Woods au Mali de cette décision entrée en vigueur depuis le 15 mars 2022. La BM a néanmoins exprimé sa disponibilité à aider le Mali dans le cadre des «interventions d’urgence» et des «projets à caractère social et humanitaire».
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Dans son courrier, Sanou a invité les coordonnateurs à «prendre les dispositions nécessaires». Ceux-ci devaient ainsi informer les entreprises et autres prestataires, titulaires de marchés dans le cadre de la mise en œuvre de leurs projets et programmes, de ladite décision, et fournir au ministre, «au plus tard le 20 avril 2022», l'impact de ladite suspension sur la mise en œuvre des activités desdits projets et programmes.
Comme raison de la décision de la BM, Sanou a évoqué «l'accumulation des échéances au titre du service de la dette publique extérieure pendant plus de 45 jours». Une situation due, selon lui, aux sanctions économiques et financières prises par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à l'encontre du Mali, dont le gel des avoirs de Bamako dans les banques centrales des pays membres de l’organisation. Ce qui a notamment empêché l’Exécutif malien d'honorer ses engagements au titre du service de la dette publique extérieure, a-t-il expliqué.
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Le Mali est déjà sous embargo de la Cédéao et de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) pour non-respect de la durée de la transition politique. Et la décision de la BM vient encore plus compliquer les choses. L’institution dirigée par David Malpass est en effet le premier partenaire au développement du Mali, avec un portefeuille actif de 30 projets dont 20 nationaux et 10 régionaux. En chiffres, au 31 octobre 2021, le cumul du montant de ses engagements en faveur du Mali s’élevait à 1,9 milliard de dollars (environ 1.098 milliards francs CFA).