Malgré la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, le sang continue de couler. La présence très remarquée de la Minusma, la force Barkhane et les forces armées maliennes sur le terrain, ne semble pas dissuader les terroristes devenus de plus en plus actifs.Pour preuve, selon Malilink Investigative Reporting Group, ce sont 184 attaques terroristes qui ont été perpétrées sur le sol malien entre janvier 2015 et fin mai 2016. Ces attaques ont fait quelque 593 morts et 293 blessés.Le mois de mai est l’un des plus meurtriers comme len atteste la série d’attaques contre les forces de la Minusma et les forces armées maliennes (FAMA). Le 18 mai, cinq casques bleus tchadiens tombaient dans une embuscade près d’Aguelhoc; le 27 mai, cinq militaires maliens trouvaient la mort dans l’explosion d’une mine; et le 29 mai, cinq casques bleus togolais étaient tués dans une autre embuscade près de Sévaré au centre du pays. Deux officiers maliens ont aussi été tués à Gao.La double attaque contre le camp de la Minusma du contingent chinois et le Service de lutte antimine des Nations unies en pleine ville de Gao, mardi dernier qui a fait quatre victimes, a suscité colère et indignation unanimes.Du coup, des voix s’élèvent comme celle du secrétaire général des Nations unies Ban ki-moon qui se rallie au vœu exprimé par le gouvernement malien, à savoir le renforcement du mandat de la Minusma pour faire face à la recrudescence des attaques teroristes.Dans un rapport remis au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon estime que le mandat de la Minusma doit être renforcé ainsi que ses capacités logistiques, avec sa dotation en hélicoptères de combat, pour répondre à l’environnement hostile auquel la mission est confrontée.Mieux, il recommande que le nombre des casques bleus soit porté à près de 13 289 personnes (soit 2049 de plus) et que la force de réaction rapide qui compte 650 hommes en Côte d’Ivoire soit redéployée au Mali.Aussi, le secrétaire général souligne dans son rapport la nécessité d’un bataillon assurant la sécurité des convois, des moyens de renseignement et d’analyse de données et plus largement du personnel qualifié. En somme, c’est un mandat plus robuste que plaide Ban Ki-moon pour faire face à la guerre asymétrique que livrent les terroristes au Mali.
Le 02/06/2016 à 18h20