Alors que la cour constitutionnelle du Mali devrait rendre publics les résultats définitifs du scrutin du 29 juillet ce jeudi 9 août 2018, le collectif des 18 candidats à la présidentielle dénonce «la fraude électorale» et rejette en bloc les résultats provisoires si certaines irrégularités ne sont pas corrigées.
Le collectif a organisé un grand meeting à cet effet mardi soir, au palais de la culture Amadou Hampaté Bâ. Des centaines de milliers de personnes ont répondu à son appel, ce mercredi 8 août. Les candidats prenant la parole tour à tour. Celui de l'ADP-Maliba, Aliou Boubacar Diallo, propose de faire analyser les empreintes sur les bulletins de vote. Selon lui, on découvrira ainsi la même empreinte sur 1000 bulletins, tous en faveur du Président sortant. Il ajoute que les Maliens ont été insultés au cours de cette élection à travers l’annulation massive de leur vote et par le bourrage des urnes.
Lire aussi : Vidéo. Mali: Soumaïla Cissé rejette les résultats du premier tour
Le candidat du Chérif de Nioro témoigne qu’il avait proposé au gouvernement une société capable de centraliser le vote et de donner les résultats en 48 heures, «ils ont refusé», s’indigne-t-il. Tous les autres intervenants ont crié à la mascarade électorale, à la manipulation des résultats.
Dramane Dembélé, quant à lui, a travaillé sur les résultats et il déclare que "les vrais chiffres ne sont pas ceux proclamés par le ministère". Et, menace-t-il, "si la Cour ne dit pas le droit", eux sont prêts à mettre les vrais résultats sur Internet et les Maliens comprendront qu’il ne faut pas faire confiance à ce régime».
"Le mandat du président IBK prend fin le 3 septembre et dès le lendemain", ils vont "installer le président légitime dans ses fonctions", poursuit-il.
Pour sa part, Mohamed Aly Bathily situe la fraude au niveau de la distribution des procurations pendant le scrutin du 29 juillet. Le collectif des18 candidats n’est pas prêt à accepter les résultats provisoires. Selon eux, il n’y a même pas eu de vote le 29 juillet dernier; mais un bourrage des urnes. Le collectif demande un recomptage des bulletins, la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote ou à l’annulation pure et simple du scrutin du 29 juillet.